![]() |
Blaq Out, 2013 |
Hannah Arendt /
Margarethe Von Trotta
Avril 1961 : Hannah Arendt, philosophe juive allemande exilée aux Etats-Unis, est une intellectuelle respectée, spécialiste du totalitarisme. Elle propose au magazine The New-Yorker de se rendre à Jérusalem pour couvrir le procès d'Adolf Eichmann, principal artisan de la solution finale.
Elle en
revient avec une série d'articles où elle décrit l'accusé non pas
comme un personnage monstrueux mais comme un être médiocre,
dépourvu de pensée, serviteur docile d'une machine infernale.
« Banalité du mal » : c'est le nom de cette théorie qui
va faire scandale dans la communauté juive, choquée que l'on puisse
considérer Eichmann comme un banal exécutant.
Margarethe
Von Trotta a fait le choix de la fiction pour raconter cette
controverse et le résultat est passionnant. Au travers des échanges
entre H. Arendt et ses proches ou ses détracteurs, la réalisatrice
filme la pensée en action, la réflexion en train de s'élaborer.
Cigarette au bec, toujours en mouvement, l'actrice Barbara Sukowa
incarne de façon très physique cette femme courageuse et déterminée
qui doit faire face à des attaques d'une violence inouïe et qui
défendra son travail envers et contre tout, quitte à perdre des
amis chers.
Le film a
été critiqué par certains spécialistes ou historiens. Cependant,
pour tous ceux qui n'ont pas lu Hannah
Arendt, il permet une approche didactique - jamais ennuyeuse -
de sa pensée et d'un concept majeur du 20è siècle, dont l'actualité
est hélas sans cesse renouvelée.
A lire pour
les plus courageux : Les Origines du totalitarisme et
Eichmann à Jérusalem / Hannah Arendt.
Chantal, Médiathèque
![]() |
France Télévision Distribution, 2013 |
Bain
de jouvence
Caroline
a 60 ans. Fraîchement retraitée, elle ne sait que faire de son
temps libre. Ses filles lui offrent un abonnement au club « Les
beaux jours » qui propose des cours et des ateliers pour les
seniors. Elle y fait la connaissance de Julien, un prof
d'informatique à peine quadra. Rapidement, ils deviennent amants.
Avec
un tel sujet, on pouvait s'attendre au pire, genre mauvais téléfilm.
Mais la réalisatrice Marion Vernoux évite les clichés et la
psychologie de bazar.
Caroline
n'a rien d'une « cougar » , elle n'est pas
malheureuse et elle aime son mari. Et si Julien est un séducteur, il
n'est pas spécialement porté sur les femmes mûres.
La réalisatrice
s'attache avant tout à filmer le quotidien de cette liaison. Dans
une succession de séquences très justes, elle suggère le désir,
la complicité, l'attachement réciproque et inattendu entre les deux
amants. Cette parenthèse amoureuse donne des ailes à Caroline.
Soudain, le temps qui passe, la peur de la vieillesse, de la mort,
tout cela n'existe plus. Seules comptent l'insouciance et la liberté
du moment présent.
Le
charme du film doit beaucoup à ses 2 interprètes, Fanny Ardant et
Laurent Laffite. L'alchimie fonctionne parfaitement dans ce duo que
tout oppose en apparence. Patrick Chesnais complète la distribution,
parfait en mari trompé attachant.
En
adaptant le roman de Fanny Chesnel Une jeune fille aux cheveux
blancs, Marion Vernoux
signe une comédie revigorante à l'image de la dernière scène du
film où les seniors du club prennent un bain de mer hivernal dans
l'eau glacée.
Chantal, Médiathèque
![]() |
Ocean Film, 2010 |
Achille
et la tortue / Takeshi Kitano
Depuis toujours, Machisu peint, observe, parle peu.
Depuis toujours, Machisu peint, observe, parle peu.
Rien
ne l’arrête ou plutôt c’est lui qui arrête les trains … pour
les dessiner.
Tout
est matière à dessin ; des poules aux professeurs.
L’âge
d’or n’a qu’un temps. A 5 ans, Machisu perd son père.
Une
vie semée d’embûches commence.
Il
n’a pourtant de cesse de dessiner, peindre, expérimenter, sans que
jamais son talent ne soit reconnu.
A
50 ans, Machisu n’a toujours pas vendu une seule toile!
Takeshi
Kitano construit une histoire sous forme de triptyque, l’enfant, le
jeune orphelin puis étudiant et l’artiste.
Il
y décrit un personnage à la fois attachant, naïf et égoïste
tout en faisant le portrait de la société nipponne.
Il
brosse aussi en filigrane le monde de l’art avec un humour parfois
noir et décalé.
Une
vraie-fausse autobiographie du réalisateur Kitano en artiste peintre
qui parle de la peur de l’échec, de la toile blanche et de la
difficulté à devenir un artiste.
Un
film surprenant, parfois déjanté!
![]() |
Crescendo films, 2009 |
La pensée vient en marchant / documentaire d'Anja
Unger
Rien à voir avec un exploit sportif.
C'est plutôt de méditation, de
retraite, d'expérience de l'humanité et de soi dont il est question
dans ces témoignages de marcheurs.
Un film lent, avec des arrêts sur
images : paysages infinis, figures de pèlerins, vieux ou
jeunes, seuls ou en couple ou même en groupe.
Les portraits se figent en noir et
blanc comme l'intemporalité de la vie.
Être sur le chemin, c'est être dans
le présent, c'est être dans son chemin ; un face à soi
inévitable où l'on s'entraîne à revenir à l'essentiel et à
lâcher prise.
Avec ce film Anja Unger s'inscrit dans
la continuité des documentaires qu'elle a réalisés tant sur la
condition humaine que sur l'identité.
Elle ajoute avec celui-ci la notion de
« spiritualité ».
Pour répondre à ses questions, elle
donne la parole à des hommes et des femmes venus de différents
pays, issus de conditions sociales et culturelles variées.
Un film vivant et posé à la fois qui
ouvre à la réflexion.
Aude, Médiathèque
![]() |
Arte, 2012 |
Alma,
une enfant de la violence /documentaire
réalisé par Miquel Dewever-plana
Alma entre dans une pièce sombre,
tourne son fauteuil roulant et, face à la caméra, commence son
récit
A 26 ans, elle témoigne sur les cinq
années qu'elle a passé au service d'un gang ultra violent au
Guatemala, le Mara 18.
Sans un battement de cil, sans aucun
trémolo, elle raconte son initiation, son premier meurtre, les
rackets et crimes atroces auxquels elle a participé.
Des dessins, photos et articles de
presse entrecoupent le récit comme autant de pistes pour explorer
des sujets proches : guérilla urbaine, système mafieux et
judiciaire, vie criminelle.
Le discours de cette tueuse respectée
se craquelle dès qu'elle aborde son enfance, ses parents.
Enfant de bidonville, à 14 ans, sa
mère la déscolarise. Alma se rebelle, refuse de travailler. Elle se
laisse entraîner par la Clique qui devient sa nouvelle famille.
Elle en subit les coups, évite les
viols, connaît la prison, s'enfuit à l'étranger, tombe amoureuse,
perd son enfant.
Finalement, elle décide de quitter le gang.Ses frères d'armes la condamne à
mort.
On ne sort pas indemne de cette
confession que l'on retrouve en livre (ed. du Bec en l'air) et en
webdoc (Arte TV). Elle a également été diffusée à la télévision
en novembre 2012.
Pour aller plus loin ou différemment,
2 DVD (disponibles à la médiathèque) :
- une fiction "Sin nombre" de Cary Fukunaga
- un documentaire "La Vida loca" tourné au Salvador par Christian Poveda, réalisateur français (mort assassiné)Aude, Médiathèque
![]() |
CTV international, 2011 |
Incendies / film de Denis Villeneuve
A la mort de leur mère, les jumeaux Jeanne et Simon reçoivent en héritage deux lettres qu'ils doivent respectivement remettre à leur père, qu'ils croyaient mort, et à un frère dont ils ne connaissaient pas l'existence...
Commence alors un voyage dur et
complexe, comme un jeu de piste entre le Québec et le Moyen-Orient,
à la découverte du terrible vécu de leur mère qui n'était pour eux qu'une secrétaire.
Une vie qui apparait morceau par
morceau, pièce par pièce, comme un puzzle, que les jumeaux vont
assembler.
Une apparente petite histoire de famille qui explose en tragédie humaine et intemporelle. Reconstitution d'un passé insoupçonné sur fond de guerre de religion, de terrorisme où règne la loi du talion, où dominent la haine et la violence.
Une apparente petite histoire de famille qui explose en tragédie humaine et intemporelle. Reconstitution d'un passé insoupçonné sur fond de guerre de religion, de terrorisme où règne la loi du talion, où dominent la haine et la violence.
Et en conclusion, une dernière lettre
de la mère comme une ode au pardon et à l'amour.
Réalisateur et scénariste, Denis Villeneuve s'est inspiré de la pièce de théâtre Incendies de Wajdi Mouawad, elle-même nourrie de la vie de Souha Bechara, résistante libanaise.
Anne, Médiathèque
Réalisateur et scénariste, Denis Villeneuve s'est inspiré de la pièce de théâtre Incendies de Wajdi Mouawad, elle-même nourrie de la vie de Souha Bechara, résistante libanaise.
Anne, Médiathèque
![]() |
Ad Vitam, 2012 |
Ils sont 11, 7 hommes et 4 femmes, âgés de plus de 70 ans, voire de 80 pour certains, et ce sont des insoumis.
Ils ont choisi de revendiquer leur homosexualité et de la vivre au grand jour, bien avant mai 68, à une époque où cela ne se faisait pas. Ils ont lutté pour mener leur vie comme ils l'entendaient malgré le poids de la famille, de la religion, malgré les médisances et la bêtise.
Filmés avec tendresse
par le réalisateur Sébastien Lifshitz, ces 11 témoins racontent
leur vie et leurs amours avec une grande liberté de ton.
Il y a
Catherine et Elisabeth qui ont acheté une ferme après avoir claqué
la porte de leur entreprise où leur amour était une cause de
licenciement. Jacques et Pierre qui évoquent avec émotion le moment
où leurs regards se sont croisés pour la première fois... dans un
rétroviseur ! Ou encore Monique, séductrice infatigable, qui
raconte les manifs de lesbiennes où elle s'amusait à provoquer les
badauds bien-pensants et choqués.
Il se dégage de ces
récits parfois poignants, souvent drôles, une incroyable vitalité.
On est touché par ces hommes et ces femmes qui ont trouvé la
sérénité et le bonheur au bout d'un chemin de combat.
Récompensé
par le César du meilleur documentaire 2013, Les Invisibles
est d'abord un beau film sur l'amour qui séduira un large public,
bien au-delà de son propos militant.
Sébastien Lifshitz vient
de réaliser un nouveau documentaire très remarqué « Bambi »,
portait d'un transsexuel au parcours hors normes.
Chantal, médiathèque
![]() |
France Télévision Distribution, 2010 |
Attention, une Potiche peut en cacher une autre !
Footing matinal en forêt avec les bigoudis dressés sur la tête, carnet de note pour écrire son journal sur le vif, voici Suzanne Pujol, fille et épouse d'industriel, bourgeoise au foyer, parfaite potiche de son mari volage et macho.
Potiche! Un sobriquet que lui attribue crânement sa fille.
Une attaque cardiaque oblige M. Pujol à laisser son épouse diriger l'entreprise pendant quelques temps. Commence alors une nouvelle ère durant laquelle Mme Pujol, sortie de l'emprise tyrannique de son mari, va montrer à tous que n'est pas potiche qui l'on croit!
Une comédie hilarante, qui en plus du cocasse du scénario, nous offre un retour saisissant dans l'ambiance des années 1970 : tenues vestimentaires, coupes de cheveux, décoration allant jusqu'au téléphone à cadran habillé de velours... une merveille pour les yeux, un régal pour l'esprit!
Avec une Catherine Deneuve comme on ne l'a jamais vue.
DVD disponible à l'Espace Musique et Image de la médiathèque.
Anne, Médiathèque
![]() |
France Télévisions distribution 2012 |
Une
île au large de la Sicile. L'activité traditionnelle de pêche
décline au profit de celle du tourisme.
Ernesto
et son petit-fils Filippo continuent néanmoins leurs sorties en
mer.
De nombreux émigrés africains qui tentent de gagner l'Europe échouent régulièrement sur les plages de l'île.
De nombreux émigrés africains qui tentent de gagner l'Europe échouent régulièrement sur les plages de l'île.
Au cours de l'une
de leurs expéditions de pêche, le grand-père et son petit-fils
recueillent et cachent une femme enceinte et son fils alors que la
loi interdit d'aider les clandestins.
Ce
film interroge : doit-on obéir à la loi au risque des représailles
ou ne pas la respecter pour
préserver la solidarité et l'humanisme ? Les personnages sont pris
dans ce dilemne et leurs attitudes, relations, non-dits sont
magnifiquement mis en scène. Il illustre aussi le choc de deux
mondes, celui des touristes fortunés et des immigrés qui n'ont plus
rien à perdre.
En effet, à quelques mètres de la
plage de Lampedusa qui vient d'être élue plus belle plage du monde
par les internautes se trouve le plus grand centre d'accueil d'Europe
de réfugiés.
Immigrés et touristes se retrouvent parfois sur la plage.Près de 2 000 réfugiés se seraient noyés depuis 2011 en tentant d'arriver à Lampedusa.
Framboiz, Médiathèque
![]() |
Universal Pictures Vidéo, 2012 |
Ted / Seth MacFarlane
Very bad toy
A 8 ans, John Bennet est
un enfant solitaire qui va voir son vœu exaucé : Ted, son ours
en peluche, devient un être animé doué de parole, il sera son
meilleur ami pour la vie. Trente ans plus tard, les 2 compères
sont toujours inséparables. Ils passent leurs soirées vautrés sur
le canapé à regarder des émissions télé débiles, à boire des
bières et fumer des joints tout en évoquant les exploits de leur
héros préféré... Flash Gordon...
L'omniprésence de Ted commence
à peser sur la relation de couple de John et ce dernier est sommé
par sa petite amie Lori de grandir un peu... et de virer Ted de
l'appartement !
Sur cette trame classique
du difficile passage du mâle trentenaire à l'âge adulte, le
réalisateur Seth MacFarlane signe une comédie hilarante dans la
lignée de Judd Apatow. L'humour est potache, parfois même
franchement régressif : gags à gogos, débit mitraillette, les
vannes et les situations burlesques s'enchaînent à un rythme
d'enfer. Ted (doublé par Joey Starr) est irrésistible en ours
serial noceur et obsédé sexuel, et Mark Wahlberg impeccable en ado
attardé incapable de se séparer de son alter ego en peluche.
Un duo au poil pour une
histoire de doudou et d'amitié politiquement incorrecte...
Chantal, Médiathèque
Grizzly Man / Werner Herzog
![]() |
Seven Sept, 2005 |
« Les ours comme unique raison
de vivre »
Chaque été, pendant 13 ans, Timothy
Treadwell, est venu en Alaska réaliser sa passion : filmer les
grizzlys, « devenir leur ami » et les protéger.
Il a pour seule compagne sa caméra.
Grâce à elle, il s'en approche très près, explore la nature et
scrute son être le plus profond, ses démons et ses extases.
Fuyant l'alcool et la drogue, il plonge
à corps perdu dans ce combat pour réhabiliter les ours auprès de
l'opinion américaine.
Il veut le beau, l'harmonie, l'amour,
la reconnaissance. C'est un grand enfant que le danger excite. Il repousse les frontières jusqu'à
vivre là où aucun homme ne serait capable de rester en vie.
Est-il invincible?
Werner Herzog a construit ce
documentaire sur une alternance entre images d'ours, monologues de
Timothy Treadwell et interviews de ses proches.
Ce film va au-delà de la magnificence
des paysages et des animaux. Il interroge sur la personnalité de cet
écologiste contesté et le bien-fondé d'une telle obsession.
Aude, Médiathèque
![]() |
Arte édition, 2012 |
« Au bonheur des dames : l'invention du grand magasin » / de Christine Le Goff
« J'achète donc je suis »
Aristide, fils de chapelier, va suivre
la voie toute tracée qui lui est destinée : celle de commerçant.
Il commence comme simple commis dans la
boutique paternelle, part à la capitale en s'associant à un
marchant d'étoffes ambulant, devient vendeur au Petit Saint Thomas
et se marie.
Malheureusement la Révolution de 1848
le laisse sans travail.
A l'image de Napoléon III qui a
compris qu'il fallait changer les conditions de vie des Parisiens,
Aristide Boucicaut va faire de même pour les Parisiennes.
Il ouvre un magasin de nouveautés « Le
bon marché » où les femmes peuvent acheter dans un même
lieu robes, gants, draps, à des prix fixés et affichés. Elles
peuvent entrer librement, sans obligation d'achat, flâner, toucher
la marchandise. Une vraie révolution comme celle des prix. Boucicaut
a compris que s'il vendait moins cher, il vendrait plus!
La société de consommation est lancée
et la cliente devient reine.
Docu-fiction étonnant où l'on
découvre un homme qui ne cesse d'innover et qui a tout compris des
mécanismes du marketing. Parcours qui donne aussi à voir les
changements sociaux (émancipation des femmes), économiques (mécanisation de la production) et urbains (travaux haussmanniens) de
cette époque. L'imbrication de tous ces facteurs livre un récit
passionnant, où se mêlent archives et reconstitutions historiques.
Aude, Médiathèque
![]() |
Metropolitan Filmexport, 2010 |
Une éducation / un film de Lone Scherfig
"Le choix de Jenny"
Londres en 1961. Jenny, élève modèle de 16 ans qui
rêve d'intégrer Oxford, grandit au sein d'une famille austère et
engoncée. Quand elle rencontre David, un homme deux fois plus âgé
qu'elle, le monde fascinant et libératoire des années 60 s'ouvre à
elle. Ce grand séducteur va remettre en cause son destin tout tracé
et bousculer les certitudes de toute la famille. Mais qui est
vraiment David et quels choix de vie s'offrent désormais à Jenny ?
Un film sur un monde qui change, la perte de
l'innocence et le difficile passage à l'âge adulte, porté par la
présence lumineuse de Carey Mulligan dans le rôle de Jenny.
Thierry B., Médiathèque
![]() |
Sony Pictures Home Entertainment, 2008 |
Breaking bad / (série télé) deVince Gilligan, Adam Bernstein, Jim McKay
"La série qui rend accro"
A
50 ans, Walter White, brillant professeur de chimie, apprend qu'il
est atteint d'un cancer du poumon à un stade avancé. Afin de
pouvoir faire face à ses frais médicaux exorbitants et mettre sa
famille à l'abri du besoin, il décide d'utiliser ses compétences
de chimiste pour fabriquer et vendre une drogue d'une pureté
inégalée.
Créée
en 2008 par V. Gilligan, la série télé Breaking bad tranche
par sa qualité d'écriture et de réalisation et une construction
originale qui échappe aux canevas routiniers et au rythme frénétique
de nombreuses autres séries US.
Tenu
en haleine tout au long des 5 saisons, le spectateur suit avec
fascination le parcours d'un américain moyen qui se métamorphose
peu à peu en caïd de la drogue et en
tueur. Breaking bad doit beaucoup à l'acteur
principal, Bryan Cranston, qui campe dans toute sa complexité et ses
contradictions le personnage de Walter, acculé par ses mensonges à
s'enfoncer toujours plus loin dans le crime. Malgré la noirceur de
l'histoire, on rit beaucoup car le ton est souvent loufoque et
décalé.
Cette
série addictive livre aussi en filigrane un portrait sans
concessions d'une Amérique en crise, en proie à toutes les
désillusions.
Chantal, Médiathèque
![]() |
Réunion musées nationaux, 2011 |
Organiser
aujourd'hui une exposition demande des prouesses financières,
technologiques et sécuritaires. L'art est devenu une valeur refuge
et son marché croit de 20% par an.
Être
accrédité pour assister au décrochage d'une exposition n'est pas
une chose facile.
Marianne
Lamour filme celui de l'exposition Redon à Montpellier. Chaque
tableau y est emballé dans une caisse sur mesure, qui a nécessité
7 heures de travail. Un pastel, acheté par un particulier, s'en va
pour le Japon après avoir été examiné par des experts.
Elle
promène aussi sa caméra au port franc de Genève, le plus grand
musée du monde d'où les œuvres ne sortent jamais mais s'échangent.
Elle
éblouit avec le projet Louvre Abou Dabi, posé sur l'eau et jouant
d'ombre et de lumière.
Elle
filme comme dans un polar les grilles qui s'ouvrent, les détecteurs
de métaux, les codes secrets, les couloirs en sous-sol et parle de
ce camion qui roule en Russie, entouré de policiers armés et
survolé par un hélicoptère.
Marianne
Lamour pose aussi les questions qui dérangent :
- Jusqu'à quand pourra t' on continuer à faire circuler des œuvres?
- La solution n'est-elle pas dans les musées virtuels?
Mais
alors qu'adviendra t' il de l'histoire sensorielle qu'éprouve le
visiteur face à une œuvre?
Passionnant
documentaire dont la conclusion est «Allez voir les expositions tant
qu'il y en a encore»!
Aude, Médiathèque
Découvrez Odilon Redon, peintre symboliste de la fin du 19è siècle :
- « Odilon Redon, peintre des rêves » / Gaumnitz Mickael, 2011. DVD disponible à la médiathèque
- Une œuvre à la loupe : Odilon Redon : un article et une vidéo parus dans Télérama, le 8 avril 2011 ; consultable sur internet
Partez à la découverte d’œuvres que vous ne verrez plus! :
- « Le musée impossible : les œuvres d'art qu'on ne peut plus voir » / Céline Dalavaux. livre paru à La renaissance du livre (2012)
![]() |
Arte Vidéo, cop. 2012 |
Les Acacias/ film réalisé par Pablo Giorgelli
"Un bébé dans le camion"
Ruben, routier quitte le Paraguay avec
un chargement de bois, destination l'Argentine, 1500 km. De mauvaise grâce, il a accepté de
prendre comme passagères Jacinta et son bébé, une petite fille.
Au début, beaucoup de gêne, quelques
regards, le minimum de paroles échangées, seuls bruits le moteur du
camion et de la boîte de vitesse. Lentement, grâce à la petite
fille, ses sourires, ses pleurs, la communication va s'établir entre
ces deux adultes marqués par la vie.
A part quelques arrêts (frontière,
café) le film se déroule entièrement dans la cabine du camion et
les visages des personnages révèlent leur mal être, leurs
difficultés, leurs espoirs aussi.
Tout n'est pas dévoilé dans ce film
mais on est ému par ces deux êtres qui s'apprivoisent au cours de
cette lente traversée du pays.
L'argentin Pablo Giorgelli, avec ce
premier film de fiction a reçu la Caméra d'or du festival de Cannes
2011.
Framboiz, Médiathèque
![]() |
France Télévisions Distribution; 2012 |
Une barque avance doucement sur le lac. A son bord, Anya et son amoureux. Ils vont se marier. Sur la berge, Alexeï, ingénieur, et son fils. Ils viennent de planter un petit pommier et regardent voler des cigognes. Passent des employés de la Centrale toute proche ; ils échangent sur leur travail.
Le jour du mariage arrive ; il pleut.
Mais peu importe. Pourtant pendant que la fête bat son plein, des
poissons meurent, le pommier se rabougrit. Une tension diffuse monte,
l'averse se transforme en déluge. Le marié est soudain
réquisitionné pour éteindre un feu ; Alexeï est appelé. Il y a
urgence, une catastrophe de est arrivée. Quelques jours plus tard,
la population est évacuée.
Michale Boganim, la réalisatrice,
dresse d'abord un tableau idyllique de la vie à Pripiat, ville
modèle, construite avec la Centrale. Ses habitants en sont fiers. Mais l'explosion fait place à
l'incompréhension. Les valeurs s'effondrent. L'éden devient un
no-man's land ; l' homme est chassé du paradis.
Ce film est à plusieurs points de vue
remarquable :
c'est la première fois qu'une fiction
est tournée à Tchernobyl, il montre l'invisible, c'est à dire la
radioactivité, l'attachement à sa terre natale, la disparition
brutale d'une ville, la douleur de l'exil -autant intérieur que
géographique- et révèle l'actrice Olga Kurylenko, immense star en
Ukraine.
Aude, Médiathèque
![]() |
France Télévisions Distribution, 2011 |
« N'avoir pour horizon que la
passion du cheval !»
Gracieuse, jeune femme au tempérament
bien trempé, ne s'en laisse pas conter.
Cette cavalière et compétitrice dans
l'âme, après s'être vue dépossédée du cheval d'obstacle promis,
claque la porte.
Elle redémarre à zéro et se fait
embaucher comme palefrenière dans une haras de dressage.
Avec pour seul objectif : avoir un
cheval qu'elle mènera au sommet !
S'engage alors un combat entre
rivalité, jalousie, talent, séduction, intérêt financiers, amour.
Patricia Mazuy, la réalisatrice, sait
mener l'action dans son film à travers des interprètes haut en
couleurs, tel Marina Hands, Bruno Ganz et Josiane Balasko.
Elle tente une approche du monde très
codifié et peu démocratique des championnats équestres.
Un galop vers l'utopie orchestré par
les riffs rageurs de John Cale.
Aude, Médiathèque
![]() |
Epicentre,Films, 2009 |
Le
dernier été de la Boyita/ film réalisé par Julia Solomonoff
Cet
été Jorgelina, 9-10 ans, n'ira pas en vacances au bord la mer avec
sa mère et sa sœur adolescente envahissante, elle ira chez son père
à la campagne.
Elle
retrouve Mario, jeune garçon qui,cette année, aide ses parents à
la ferme et prépare la course de chevaux du village. Sa rencontre
avec l'univers rude du monde paysan se fait à travers Mario, dur au
travail mais poète avec ses sculptures d'animaux en bois de branche.
Mais
l'innocence de l'enfance est bousculée par la réalité de la vie et
quand un mystère sera découvert puis révélé Jorge gardera toute
la fraîcheur et la délicatesse de son regard et ne remettra pas en
cause sa complicité avec son jeune compagnon .
Ce
film aborde un sujet difficile sur l'identité sexuelle dans le monde
rural de l'Argentine des années 1970. Mais la grâce de la
réalisation, les images qui nous rappelle les étés chauds à la
campagne et la pudeur des dialogues donnent toute la force à cette
évocation.
Le
regard intime et plein de respect de la réalisatrice argentine Julia
Solomonof nous offre un moment rare.
Perrine, Médiathèque
La 317ème section / film réalisé par Pierre
Schoendoerffer
1954 : la guerre
d'Indochine touche à sa fin. Composée de 4 français et de soldats
recrutés parmi la population locale, la 317ème section reçoit
l'ordre de se replier et de rallier un poste militaire plus au sud.
Commence alors une interminable marche dans la jungle oppressante.
Traqués, épuisés, les soldats tentent d'échapper aux embuscades
meurtrières d'un ennemi invisible. Dans cette débâcle, une
relation fraternelle va se nouer entre le jeune sous-lieutenant
Torrens (Jacques Perrin), tout juste sorti de St-Cyr, et le sergent
baroudeur Willsdorf (Bruno Crémer).
Le film est né du
parcours personnel du réalisateur, Pierre Schoendoerffer, récemment
disparu. Cinéaste aux armées pendant la guerre d'Indochine, il est
fait prisonnier à Dien Bien Phu et restera à jamais marqué par
cette expérience.
Réalisé avec une grande
sobriété, sans scènes spectaculaires destinées à « accrocher »
le spectateur, le film est un
témoignage quasi documentaire sur le quotidien des combattants, dans
leur grandeur et leur misère. On est saisi par la beauté des images
en noir et blanc, les dialogues ramenés à l'essentiel, et surtout
par la force d'authenticité qui se dégage du récit.
Primé au festival de
Cannes de 1965, La 317ème section reste un film toujours
aussi marquant aujourd'hui. A découvrir ou à revoir.
Chantal, Médiathèque
Driver,
est un type solitaire, un peu mystérieux, avare en parole comme en
sourire.
Il
est garagiste et cascadeur le jour. La nuit, il conduit ; vite. Il
travaille dans l'ombre, chauffeur pour la pègre. Dès qu'il a un
volant entre les mains, ses pouvoirs sont décuplés.
Elle,
c'est Irène, sa voisine. Elle vit seule avec son fils. Son mari est
en prison.
Entre
les deux, rien est dit, rien est fait mais il se passe quelque chose.
Quelques regards, pas de paroles, de l'émotion : une histoire
d'amour qui débute.
C'est
comme un conte de fées mais dans un univers de truands.
Quand
Standard, le mari d'Irène, sort de prison, il est très vite
rattrapé par la mafia.
Pour
protéger la femme qu'il aime, Driver va devoir s'impliquer.
Nicolas
Winding Refn réalise un western moderne : un gars, une fille, des
voitures, des flingues et des ennuis...
C'est
beau, c'est violent. Des images en clair-obscur, une musique parfois
entêtante qui se substitue aux paroles, des ralentis qui accentuent
les moments de tension.
C'est
rapide, sauvage comme un rêve éveillé qui se mue en
cauchemar.
Aude,
Médiathèque
![]() |
Pathé, 2011 |
Pater
/ film réalisé par Alain Cavalier
Objet
cinématographique non identifié
Pendant
un an, le cinéaste Alain Cavalier et l'acteur Vincent Lindon se sont
vus, se sont filmés au gré d'une fiction qu'ils inventaient au jour
le jour, dans laquelle ils ont « joué » à être
Président de la République et Premier Ministre. Pater
raconte aussi l'histoire d'un film en train de se faire, le travail
d'un réalisateur avec son acteur principal. Le spectateur est happé
par l'alternance de scènes très diverses où les dialogues sont
tantôt improvisés, tantôt écrits, où les évènements sont
parfois rééls, parfois fictifs, où les acteurs n'en sont pas
toujours. On est souvent dérouté : est-on dans la vraie vie ou au
cinéma ? Mais on reste fasciné de bout en bout par ce film
troublant, ludique et inventif, bouillonnant de vie.
Chantal, Médiathèque
![]() |
2006 |
Rivers and tides : Andy Goldworthy et
l’œuvre du temps / Documentaire de Thomas Riedelsheimer,
Quelques morceaux de glace collés de
part et d'autre d'un rocher, magnifiés par le soleil levant ;
des pierres empilées jusqu'à former
un œuf immense sur une plage déserte ;
des feuilles assemblées les unes aux
autres formant un long serpent coloré dérivant au fil de l'eau ;
et bien d'autres créations encore nées
des mains et de l'imaginaire d' Andy Goldworthy.
Cet artiste, principal représentant du
Land Art, donne à voir ces sculptures éphémères qu'il offre à la
nature et immortalise par la photographie. « La véritable
œuvre est le changement »
Par son approche fusionnelle des
éléments, sa quête perpétuelle et son incessant travail, cet
amoureux de la lande écossaise, révèle la beauté « de ce
qui avait toujours été là et qu'on ne voyait pas ». Si la
nature n'a pas besoin de lui pour vivre, lui a besoin d'elle. Il vit
pour ces « moments d'extraordinaire beauté lorsqu'un travail
devient vivant »
Dvd à déguster dans une grande
quiétude!
Aude, Médiathèque
![]() |
Studio 37, 2011 |
Comment
réussir sa vie quand on est pauvre, handicapé et que l'on habite
Kinshasa ?
Les
musiciens de rues du Staff Benda Bilili, pour la plupart atteints de poliomyélite dans leur jeunesse, le dévoilent au jour le jour dans
ce film documentaire optimiste et sans misérabilisme. Sur des
grooves de rumba ou de reggae, entourés d'un public d'enfants
vagabonds, ils déambulent sur de splendides fauteuils roulants
customisés avec en tête un projet fou : quitter leur quartier du
zoo de Kinshasa pour entamer une tournée musicale sur les plus
grandes scènes du monde.
Au fil
de ce périple, vous vous surprendrez à apprécier un instrument qui
sonne faux (le fameux satongué de Roger) et découvrirez même de
nouveaux usages pour recycler vos boîtes de conserve, fauteuils
de jardin en plastique ou vieilles "mobylettes"... Bon
voyage !
Thierry, Médiathèque
![]() |
M6 vidéo, 2009 |
Le Bal des actrices /
film réalisé par Maïwenn
Faux documentaire
ou vraie fiction?
Est-ce que Karin Viard
trouve vraiment la France trop petite pour son talent? Et Mélanie
Doutey, est-elle vraiment partie en Inde pour adopter un enfant afin
de donner un sens à sa vie ? Ce sont en tout cas des situations bien
réelles dans « Le Bal des actrices », faux
documentaire dans lequel Maïwenn incarne une réalisatrice préparant
un (vrai) documentaire sur les actrices.
Pin up, Diva, has been,
toutes se révèlent, pour notre plus grand plaisir, sous un jour pas
toujours flatteur. Julie Depardieu, Karin Viard, Marina Foïs et de
nombreuses autres actrices les interprètent avec autodérision et en
n'hésitant pas à se mettre en danger pour ces rôles taillés sur
mesure. Maïwenn ne les épargne pas, mais elle le fait avec
bienveillance et tendresse. Et elle ne s'épargne pas non plus dans
ce rôle de réalisatrice qui se prend pour la nouvelle Sofia
Coppola.
Côté musique, des
chansons-clips que l'on doit entre autre à Joey Starr, Benjamin
Biolay, et Marc Lavoine apportent au film fantaisie et profondeur en
révélant l'inconscient de chaque actrice, ses défauts et sa
fragilité.
Le résultat est
jubilatoire mais aussi troublant : on ne sait en effet plus trop ou
s'arrête la fiction et ou commence la réalité ...
Pauline, Médiathèque
Jonathan Ames est un
écrivain raté qui boit, fume de la marijuana et a une coupe de
cheveux improbable. Pour relancer son inspiration et parce qu'il
« s'ennuie à mourir » (comme l'indique le titre de
la série, «bored to
death »), il s'autoproclame détective privé, à l'image
des héros de Raymond Chandler, auteur de romans policiers. Il passe
une annonce sur internet et contre toute attente, les réponses ne se
font pas attendre ...
Après un démarrage un
peu mou, les situations absurdes et les dialogues souvent drôles
nous entraînent dans des affaires toutes plus cocasses les unes que
les autres : infidélité, disparition .. rien n'effraye Jonathan
Ames!
Jason Schwartzman,
qu'on a déjà croisé à de maintes reprises notamment dans
Marie-Antoinette et dans A bord du Darjeeling Limited,
incarne à merveille cet anti-héros new-yorkais. Ted Danson et Zach
Galifianakis sont impeccables dans les rôles respectifs de l'éditeur
et du meilleur ami. La réussite de la série doit beaucoup à ces
seconds rôles et à la complicité des trois acteurs!
Pauline, Médiathèque
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire