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Presses de la Cité,
2011 |
Ne
vous fiez pas au titre ni à la couverture, délicieusement maniérée.
L’histoire de Victoria Jones, abandonnée tout bébé, bouscule et
dérange.
Alternant
des séjours au sein de familles dans l’impossibilité d’assumer
jusqu’au bout leur souhait d’adoption puis de foyers régis par
des objectifs bien éloignés de ses besoins d’amour et de
sécurité, sa seule possibilité de survie est de ne plus être
aimable.
A
18 ans, elle est brutalement sortie du système de
protection des mineurs et mise à la rue. N’ayant plus confiance
en personne, elle vit dans les jardins publics et découvre l’univers
des plantes et des fleurs.
Elle
entoure de soins et redonne vie aux boutures piétinées, cassées,
jetées, qui constituent son jardin secret.
Sa
rencontre dans le quartier avec une fleuriste lui fait découvrir sa
capacité instinctive à mettre en fleurs les souhaits et attentes
des clients que leurs mots ne savent pas forcément exprimer.
A
travers ce langage par fleurs interposées, on assiste peu à peu à
la re-naissance de cette jeune femme tour à tour rétive, violente,
explosive, imprévisible et capable d’une étonnante prescience
des sentiments chez les autres.
Saura-t-elle
accepter d’être à nouveau aimable ?
Pour
son premier roman, Vanessa Diffenbaugh, étonne par la justesse de
ses portraits et sa connaissance des différents univers évoqués.
Son expérience d’animatrice d’ateliers d'écriture dans des
quartiers défavorisés a certainement jouée un grand rôle dans la
création de cette histoire.
France,
Bibliothèque Orange