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mardi 29 avril 2014

Le cœur des louves / Stéphane Servant

Rouergue (doado)
2013
Célia
vient s'installer avec sa mère, Catherine, écrivaine déchue, dans le petit village de montagne où vivait sa grand-mère Tina, femme-médecine taiseuse qui semblait tenir en respect tous ces villageois aujourd'hui encore si hostiles.
En souffrance, entre un père qui les abandonnées et une mère à demi-folle, Célia cherche sa place, désespérément, réveillant d'anciennes histoires tressées de secrets, de mensonges, et de sombres croyances. Elle suit Alice, une amie d'enfance, retrouvée, dont elle ressent la souffrance, jumelle, et ensemble, dans la densité nocturne des montagnes, de la forêt et du Lac Noir, elles deviennent louves, éprouvant jusqu'au sang la liberté sauvagement recouvrée des enfermées.
Célia s'inscrit dès lors  dans une lignée de femmes brisées, abimées, se réinventant, par la nature, par l'écriture, la co-naissance et la métamorphose. 
Un époustouflant récit qui bat au rythme d'une double pulsation, où l'espace du dehors et l'intériorité s'influencent, comme le passé et le présent, l'histoire intime et collective. L'immensité du paysage, la puissance des ressentis, l'expérience de la sauvagerie transmuent des personnages que le silence et la violence ont trop étreint.
La double narration, où la voix posthume de Tina et celle de Célia alternent, d'abord source de confusion, au fil de l'imprégnation du récit, s'éclairent jusqu'à l'élucidation finale.
L'écriture, sculpturale par moments, nourrit les êtres, les paysages, les tourments, d'une organique et profonde poésie.
Pour grands adolescents-jeunes adultes.
Cécile, CDI Europa

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