Rechercher dans ce blog

mardi 27 septembre 2011

Le destin miraculeux d’Edgar Mint / Bradly Udall

Albin Michel, 2001
Edgar est né le jour où il est mort ; ou presque. C’est ce que tous croyaient. Premier accident, premier miracle!
Si à cet événement majeur on ajoute une naissance métissé Apache-Blanc, une mère constamment saoule et déprimée, un père disparu, une grand-mère folle et sorcière, on peut rapidement tomber dans le désespérément sinistre.
Il n’en ai rien! Bradly Udall arrive à faire jaillir le sens comique des moments désespérés.
Rien ne sera épargné à Edgar dès la sortie de son coma :
une convalescence à Ste Divine dans un hôpital délabré entourée d’un alcoolique, d’un drogué et d’un dealer-voleur d’enfant, Willie Sherman pensionnat-bagne où il faut se battre chaque jour pour sa survie, une famille d’accueil mormone à Richland qui s’effrite et se déchire, une errance sur les routes pour une destination finale et mystérieuse, Stony Run.
Récit attachant par le ton assez candide avec lequel Edgar narre sa quête, le passage du « je » au il » quand il lui devient urgent de mettre un peu de distanciation entre lui et ses coups du destin. Phrases percutantes mâtinées d’humour et de cruauté. On se prend vite d’affection pour cet étrange enfant fracturé, aux idées philosophiques trop avancées pour son jeune âge. On admire sa grande force et sa formidable acuité à décrypter la frénésie et l’incohérence du monde qui l’entoure. A la fois exutoire et supplique, son récit, rempli d’humour et de fureur, est, paradoxalement des plus réjouissant !