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mercredi 30 avril 2014

Fixer le ciel au mur / Tieri Briet


Rouergue (La Brune)
2014
« Au moyen d’un clou rouillé
Le poète a fixé le ciel au mur » Rade Tomic.

Cette citation d’un poète de Sarajevo donne son titre au livre de Tieri Briet, voyageur et écrivain posé en Arles.
Il est beaucoup question de poètes dans ce livre (Rimbaud, les tsiganes,ceux de l’ancienne Yougoslavie..), d’écrivaines combattantes ( Hanna Arendt et l’albanaise Musine Kokalari, longtemps embastillée dans son pays et dont l’auteur recherche les traces ), il est aussi question d’un père qui cherche à soutenir par sa correspondance une fille magnifique, révoltée et anorexique.

Très beau livre , à découvrir, qui traite de la maladie sur un mode non accablant , mobilise les ressources que peuvent offrir la littérature, les poètes et les chansons pour soigner l’âme d’une jeune femme en souffrance et lui donner l’envie de vivre. Ce livre est aussi, dans une belle écriture à la fois savante et sensible, un éloge de la liberté comme horizon et de la littérature comme outil de résistance et de survie.

Tieri Briet est né en 1964 dans la région parisienne et vit aujourd’hui en Arles. Il a d’abord été peintre avant d’exercer divers métiers. Il est l’auteur d’un premier récit "Primitifs en position d’entraver", ainsi que de deux albums pour les enfants et, d’un essai "En lutte pour une Tsiganie transeuropéenne".

Christian, Cafés Littéraires

mardi 29 avril 2014

Le cœur des louves / Stéphane Servant

Rouergue (doado)
2013
Célia
vient s'installer avec sa mère, Catherine, écrivaine déchue, dans le petit village de montagne où vivait sa grand-mère Tina, femme-médecine taiseuse qui semblait tenir en respect tous ces villageois aujourd'hui encore si hostiles.
En souffrance, entre un père qui les abandonnées et une mère à demi-folle, Célia cherche sa place, désespérément, réveillant d'anciennes histoires tressées de secrets, de mensonges, et de sombres croyances. Elle suit Alice, une amie d'enfance, retrouvée, dont elle ressent la souffrance, jumelle, et ensemble, dans la densité nocturne des montagnes, de la forêt et du Lac Noir, elles deviennent louves, éprouvant jusqu'au sang la liberté sauvagement recouvrée des enfermées.
Célia s'inscrit dès lors  dans une lignée de femmes brisées, abimées, se réinventant, par la nature, par l'écriture, la co-naissance et la métamorphose. 
Un époustouflant récit qui bat au rythme d'une double pulsation, où l'espace du dehors et l'intériorité s'influencent, comme le passé et le présent, l'histoire intime et collective. L'immensité du paysage, la puissance des ressentis, l'expérience de la sauvagerie transmuent des personnages que le silence et la violence ont trop étreint.
La double narration, où la voix posthume de Tina et celle de Célia alternent, d'abord source de confusion, au fil de l'imprégnation du récit, s'éclairent jusqu'à l'élucidation finale.
L'écriture, sculpturale par moments, nourrit les êtres, les paysages, les tourments, d'une organique et profonde poésie.
Pour grands adolescents-jeunes adultes.
Cécile, CDI Europa

vendredi 25 avril 2014

La fabrique du mensonge / Stéphane Foucart

Denoël, 2013
"Comment les industriels manipulent la science et nous mettent en danger"

Le titre nous dit tout!
L’auteur aborde des sujets d’actualité et ne se prive pas d' harponner les grandes industries.

Le tabac? Ce n’est pas dangereux c’est un plaisir.
L’amiante? C’est un bon matériau. 
Le dérèglement climatique ? Rien ne prouve que c’est l’homme qui en est la cause. 
Le déclin des abeilles ? C’est un mystère n’ayant aucun rapport avec les pesticides.

Les complicités avec le monde académique et scientifique peuvent offrir des tribunes prestigieuses aux industriels. Faire des discours d’experts pour une science légitime, quand elle n’est qu’une pseudo-science à la solde des intérêts économiques. On parle alors de « junk science ».
Ne tombons pas dans la facilité qui serait de rester dans l'ignorance!

Stéphane Foucart est physicien de formation et journaliste scientifique au Monde. Il est également l’auteur du « Populisme climatique : enquête sur les ennemis de la science » paru chez Denoël en 2010.


Diane, Médiathèque

jeudi 17 avril 2014

Madame Pamplemousse et le café à remonter le temps / Rupert Kingfisher [roman ado]

Albin Michel, 2012
Madame Pamplemousse a un ami qui a fait une découverte : manger un certain biscuit lui rappelle quand il était petit.
Il décide donc de créer la machine à remonter le temps.
Mais ça s'avère assez complexe. Madeleine la découvre et se trouve projetée bien loin de Paris alors en détresse...

J'ai bien aimé ce livre, c'est la suite de Madame Pamplemousse et ses fabuleux délices que j'ai adoré.
C'est plein de couleurs, joyeux et l'histoire est facile à lire. A consommer sans modération !

Angéline 6è, Collège Europa

mercredi 16 avril 2014

Des noeuds d'acier / Sandrine Collette

Denoël, 2013
coll. Sueurs froides
Théo croupit au fond de la cave d'une maison isolée. Alors qu'il sortait de prison, il a été enlevé par deux vieillards qui veulent en faire leur esclave.

La collection « sueurs froides » des éditions Denoël est de retour !
Des nœuds d’acier de Sandrine Collette est est l’un des deux premiers titres publiés cette année, et c’est une réussite.
L’histoire nous entraine dans un huis-clos oppressant, véritable cauchemar à vous glacer le sang. L’auteure nous met sous tension, grâce à des scènes percutantes et à une analyse psychologique des personnages finement décrite et parfaitement crédible.

Un premier roman garanti 100% suspens et sueurs froides…

Cécile, Nouvelle Librairie Baume

vendredi 11 avril 2014

Les heures silencieuses / Gaëlle Josse


Autrement littérature, 2011
Autour du tableau d’Emmanuel De Witte « Intérieur avec une femme jouant de l’épinette », l’auteur imagine la vie de la personne représentée au centre de la toile mais de dos.

Il s’agit du portrait de Magdalena Van Beyren, commandé au peintre par son époux Pieter Van Beyeren, administrateur de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales à Delft.

La fille de Cornelis Van Leuwenbroek, tout en décrivant cette toile, reprenant objet par objet tous les éléments de cet univers quotidien mais intime qu’est sa chambre, nous raconte sa vie, à l’aube de l’âge mûr qui s’annonce et nous permet de comprendre ce souhait si particulier de figurer de dos, son seul acte possible de rébellion.
Ce récit intimiste, sur fond de l’histoire du développement du commerce grâce à la marine marchande hollandaise, met particulièrement en lumière le rôle économique qu’assument les femmes, véritables associées de leurs maris à l’extérieur et la transparence – voire la négation – de leur vie personnelle à l’intérieur du foyer.

Pour son premier roman, Gaëlle Josse utilise tour à tour l’art du journal intime permettant à Magdalena de dévoiler ses secrets les plus troublants et la virtuosité du critique d’art pour entrer dans ce tableau et en décrypter les renseignements qu’il contient.
Interior with a Woman of the Virginal. (Museum Boijmans Van Beuningen, Rotterdam Instituut Collectie Nederland, Rijswijk/Amsterdam).

France, Bibliothèque Orange

A lire aussi :

  • Arturo Perez-Reverte : « Le tableau du Maître flamand »
  • Timothy Brook : « Le chapeau de Wermeer »

mardi 8 avril 2014

Carlisle : t.1 : Tasunka Witko / Chevais-Deighton, Seigneuret

Bamboo, 2013
Grand-Angle
Jonas, jeune professeur diplômé de Harward, arrive avec sa femme Mary à Carlisle (Pennsylvanie) en 1903.
Il a choisi cette école par la justesse de son combat.
Elle est dirigée par le colonel Pratt qui milite pour l'intégration des Indiens.
Il la conçoit comme une chance offerte à ces jeunes des réserves pour qu'ils trouvent leur place dans la bonne société américaine.
L'enseignement passe par l'assimilation des connaissances et la reconnaissance de la bonté et miséricorde du Seigneur.
Rapidement Jonas va être en butte à l'intransigeance du Colonel, au despotisme du Major Mercy, chargé de faire régner l'ordre, au conservatisme de Mary.
Jonas éprouve de l'empathie envers ces élèves.
Dès leur entrée à l'école, ils endossent l'uniforme, ont les cheveux coupés, interdiction de parler leur langue, d'intervenir pendant les cours...
Cette perte brutale d'identité, la négation des valeurs de leur peuple amènent certains d'entre eux comme John et Élisabeth, à se révolter.
Les mauvais traitement infligés, l'iniquité vont ébranler les convictions de Jonas ; les tensions montent.

Édouard Chevais-Deigthon a bâti son scénario sur des faits historiques.
Richard Henry Pratt (1840-1924), après avoir participé à la guerre de Sécession, a été chargé de maintenir les différentes populations indiennes dans leurs réserves.
Il développe alors une alternative à leur éradication selon une philosophie très personnelle "Tuer l'indien, sauver l'homme"
Cette sombre partie de l'histoire des États-Unis est dessinée de manière très réaliste par Laurent Seigneret.
Une BD pour dénoncer la vanité et l'hypocrisie de tout suprémacisme.

Aude, Médiathèque

vendredi 4 avril 2014

La voleuse de livres / Markus Zusak

Pocket Jeunesse
Liesel est une petite fille en Allemagne pendant la seconde guerre mondiale
Elle a été adoptée par la famille Huberman.  Elle essaie de reprendre une vie normale, aller à l'école, se faire des amis. Elle vole (sauve) son premier livre quand les Nazis font un autodafé (ils brûlent tous les livres des juifs et des opposants). Tout va changer quand Max, un juif, est recueilli par son père...
 

L'histoire est surprenante. Je ne m'attendais pas à ça. 
Car elle est racontée par la Mort. Elle est triste et belle en même temps. La Mort n'est pas comme on le dit. Elle pense comme une personne.

Assia 3è, collège Europa


Le livre a été adapté au cinéma récemment et réalisé par Brian Percival

mardi 1 avril 2014

Le pays natal : textes inédits recueillis par Leïla Sebbar

Elyzad, tunis, 2013
Dix sept auteurs méditerranéens évoquent leur terre natale : Paul Balta, Hoda Barakat, Marcel Bénabou, Kamal Ben Hameda, Fethi Benslama, Karima Berger, Suzanne El Kenz, Nédim Gùrsel, Mohamed Kacimi, Vénus Khoury-Ghata, Ida Kummer, Dominique Le Boucher, Rosie Pinhas-Delpuech, Leïla Sebbar, Minna Sif, Wassyla Tamzali, Alain Vircondelet.
« Quitté, oublié, aimé, mal-aimé, perdu, interdit, le pays natal devient dans l’exil un territoire littéraire reconstruit par la mémoire ».
Minna Sif est née à Propriano en Corse, a grandi à Marseille dans une famille berbère venue du Maroc. Devenue écrivain, se disant enfant de la diversité culturelle et du bilinguisme , elle anime à Marseille des ateliers d’écriture et a titré sa contribution « Une langue est un pays ». Tout un programme pour celle qui écrit : « Mes langues maternelles sont mon pays natal ».
Le berbère, le corse, le français, l’arabe , Minna enfant n’établissait aucune hiérarchie entre ces langues et les investissais avec la même curiosité et la même confiance. Plus tard elle nous raconte comment, par la grâce des langues , elle a voyagé du pays de ses parents ( le Maroc qu’elle ne connaissait pas) au sien (la France) et comment le français et le berbère sont devenus pour elle langues du lien .
Rien d’étonnant à ce qu’aujourd’hui elle soit invitée par les Cafés Littéraires à animer des ateliers d’écriture à Pracomtal avec des collégiens et des mères de famille dont les écrits donneront lieu à une revue d’actualité qui paraitra au moment de la prochaine édition des Cafés en Octobre.
Disponible à la Médiathèque : Massalia Blues ( Alma, 2013)
A paraître en poche la ré-édition de Méchamment Berbère (Ramsay, 1997)

Christian, Cafés Littéraires