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DVD


Blaq Out, 2013
Hannah Arendt / Margarethe Von Trotta

Avril 1961 : Hannah Arendt, philosophe juive allemande exilée aux Etats-Unis, est une intellectuelle respectée, spécialiste du totalitarisme. Elle propose au magazine The New-Yorker de se rendre à Jérusalem pour couvrir le procès d'Adolf Eichmann, principal artisan de la solution finale.
Elle en revient avec une série d'articles où elle décrit l'accusé non pas comme un personnage monstrueux mais comme un être médiocre, dépourvu de pensée, serviteur docile d'une machine infernale. « Banalité du mal » : c'est le nom de cette théorie qui va faire scandale dans la communauté juive, choquée que l'on puisse considérer Eichmann comme un banal exécutant.

Margarethe Von Trotta a fait le choix de la fiction pour raconter cette controverse et le résultat est passionnant. Au travers des échanges entre H. Arendt et ses proches ou ses détracteurs, la réalisatrice filme la pensée en action, la réflexion en train de s'élaborer. Cigarette au bec, toujours en mouvement, l'actrice Barbara Sukowa incarne de façon très physique cette femme courageuse et déterminée qui doit faire face à des attaques d'une violence inouïe et qui défendra son travail envers et contre tout, quitte à perdre des amis chers.

Le film a été critiqué par certains spécialistes ou historiens. Cependant, pour tous ceux qui n'ont pas lu Hannah Arendt, il permet une approche didactique - jamais ennuyeuse - de sa pensée et d'un concept majeur du 20è siècle, dont l'actualité est hélas sans cesse renouvelée.

A lire pour les plus courageux : Les Origines du totalitarisme et Eichmann à Jérusalem / Hannah Arendt.

Chantal, Médiathèque

France Télévision Distribution, 2013
Les Beaux jours / Marion Vernoux

Bain de jouvence



Caroline a 60 ans. Fraîchement retraitée, elle ne sait que faire de son temps libre. Ses filles lui offrent un abonnement au club « Les beaux jours » qui propose des cours et des ateliers pour les seniors. Elle y fait la connaissance de Julien, un prof d'informatique à peine quadra. Rapidement, ils deviennent amants.



Avec un tel sujet, on pouvait s'attendre au pire, genre mauvais téléfilm. Mais la réalisatrice Marion Vernoux évite les clichés et la psychologie de bazar.

Caroline n'a rien d'une « cougar » , elle n'est pas malheureuse et elle aime son mari. Et si Julien est un séducteur, il n'est pas spécialement porté sur les femmes mûres.
La réalisatrice s'attache avant tout à filmer le quotidien de cette liaison. Dans une succession de séquences très justes, elle suggère le désir, la complicité, l'attachement réciproque et inattendu entre les deux amants. Cette parenthèse amoureuse donne des ailes à Caroline. Soudain, le temps qui passe, la peur de la vieillesse, de la mort, tout cela n'existe plus. Seules comptent l'insouciance et la liberté du moment présent.

Le charme du film doit beaucoup à ses 2 interprètes, Fanny Ardant et Laurent Laffite. L'alchimie fonctionne parfaitement dans ce duo que tout oppose en apparence. Patrick Chesnais complète la distribution, parfait en mari trompé attachant.



En adaptant le roman de Fanny Chesnel Une jeune fille aux cheveux blancs, Marion Vernoux signe une comédie revigorante à l'image de la dernière scène du film où les seniors du club prennent un bain de mer hivernal dans l'eau glacée.



Chantal, Médiathèque


Ocean Film, 2010
 Achille et la tortue / Takeshi Kitano 

Depuis toujours, Machisu peint, observe, parle peu.
Rien ne l’arrête ou plutôt c’est lui qui arrête les trains … pour les dessiner.
Tout est matière à dessin ; des poules aux professeurs.
L’âge d’or n’a qu’un temps. A 5 ans, Machisu perd son père.
Une vie semée d’embûches commence.
Il n’a pourtant de cesse de dessiner, peindre, expérimenter, sans que jamais son talent ne soit reconnu.
A 50 ans, Machisu n’a toujours pas vendu une seule toile!


Takeshi Kitano construit une histoire sous forme de triptyque, l’enfant, le jeune orphelin puis étudiant et l’artiste.
Il y décrit un personnage à la fois attachant, naïf  et égoïste tout en faisant le portrait de la société nipponne.
Il brosse aussi en filigrane le monde de l’art avec un humour parfois noir et décalé.
Une vraie-fausse autobiographie du réalisateur Kitano en artiste peintre qui parle de la peur de l’échec, de la toile blanche et de la difficulté à devenir un artiste.
Un film surprenant, parfois déjanté!

Aude, Médiathèque
 
Crescendo films, 2009
La pensée vient en marchant / documentaire d'Anja Unger

Rien à voir avec un exploit sportif.
C'est plutôt de méditation, de retraite, d'expérience de l'humanité et de soi dont il est question dans ces témoignages de marcheurs.
Un film lent, avec des arrêts sur images : paysages infinis, figures de pèlerins, vieux ou jeunes, seuls ou en couple ou même en groupe.
Les portraits se figent en noir et blanc comme l'intemporalité de la vie.
Être sur le chemin, c'est être dans le présent, c'est être dans son chemin ; un face à soi inévitable où l'on s'entraîne à revenir à l'essentiel et à lâcher prise.

Avec ce film Anja Unger s'inscrit dans la continuité des documentaires qu'elle a réalisés tant sur la condition humaine que sur l'identité.
Elle ajoute avec celui-ci la notion de « spiritualité ».
Pour répondre à ses questions, elle donne la parole à des hommes et des femmes venus de différents pays, issus de conditions sociales et culturelles variées.
Un film vivant et posé à la fois qui ouvre à la réflexion.

Aude, Médiathèque

Arte, 2012
Alma, une enfant de la violence /documentaire réalisé par Miquel Dewever-plana

Alma entre dans une pièce sombre, tourne son fauteuil roulant et, face à la caméra, commence son récit
A 26 ans, elle témoigne sur les cinq années qu'elle a passé au service d'un gang ultra violent au Guatemala, le Mara 18.
Sans un battement de cil, sans aucun trémolo, elle raconte son initiation, son premier meurtre, les rackets et crimes atroces auxquels elle a participé.
Des dessins, photos et articles de presse entrecoupent le récit comme autant de pistes pour explorer des sujets proches : guérilla urbaine, système mafieux et judiciaire, vie criminelle.
Le discours de cette tueuse respectée se craquelle dès qu'elle aborde son enfance, ses parents.
Enfant de bidonville, à 14 ans, sa mère la déscolarise. Alma se rebelle, refuse de travailler. Elle se laisse entraîner par la Clique qui devient sa nouvelle famille.
Elle en subit les coups, évite les viols, connaît la prison, s'enfuit à l'étranger, tombe amoureuse, perd son enfant.
Finalement, elle décide de quitter le gang.Ses frères d'armes la condamne à mort.

On ne sort pas indemne de cette confession que l'on retrouve en livre (ed. du Bec en l'air) et en webdoc (Arte TV). Elle a également été diffusée à la télévision en novembre 2012.

Pour aller plus loin ou différemment, 2 DVD (disponibles à la médiathèque) :
  • une fiction "Sin nombre" de Cary Fukunaga
  • un documentaire "La Vida loca" tourné au Salvador par Christian Poveda, réalisateur français (mort assassiné)

    Aude, Médiathèque

CTV international, 2011
Incendies / film de Denis Villeneuve

A la mort de leur mère, les jumeaux Jeanne et Simon reçoivent en héritage deux lettres qu'ils doivent respectivement remettre à leur père, qu'ils croyaient mort, et à un frère dont ils ne connaissaient pas l'existence...
Commence alors un voyage dur et complexe, comme un jeu de piste entre le Québec et le Moyen-Orient, à la découverte du terrible vécu de leur mère qui n'était pour eux qu'une secrétaire.

Une vie qui apparait morceau par morceau, pièce par pièce, comme un puzzle, que les jumeaux vont assembler.
Une apparente petite histoire de famille qui explose en tragédie humaine et intemporelle. Reconstitution d'un passé insoupçonné sur fond de guerre de religion, de terrorisme où règne la loi du talion, où dominent la haine et la violence.

Et en conclusion, une dernière lettre de la mère comme une ode au pardon et à l'amour.

Réalisateur et scénariste, Denis Villeneuve s'est inspiré de la pièce de théâtre Incendies de Wajdi Mouawad, elle-même nourrie de la vie de Souha Bechara, résistante libanaise.

Anne, Médiathèque

Ad Vitam, 2012
Les invisibles / documentaire réalisé par Sébastien Lifshitz

Ils sont 11, 7 hommes et 4 femmes, âgés de plus de 70 ans, voire de 80 pour certains, et ce sont des insoumis. 
Ils ont choisi de revendiquer leur homosexualité et de la vivre au grand jour, bien avant mai 68, à une époque où cela ne se faisait pas. Ils ont lutté pour mener leur vie comme ils l'entendaient malgré le poids de la famille, de la religion, malgré les médisances et la bêtise.


Filmés avec tendresse par le réalisateur Sébastien Lifshitz, ces 11 témoins racontent leur vie et leurs amours avec une grande liberté de ton. 
Il y a Catherine et Elisabeth qui ont acheté une ferme après avoir claqué la porte de leur entreprise où leur amour était une cause de licenciement. Jacques et Pierre qui évoquent avec émotion le moment où leurs regards se sont croisés pour la première fois... dans un rétroviseur ! Ou encore Monique, séductrice infatigable, qui raconte les manifs de lesbiennes où elle s'amusait à provoquer les badauds bien-pensants et choqués.

Il se dégage de ces récits parfois poignants, souvent drôles, une incroyable vitalité. On est touché par ces hommes et ces femmes qui ont trouvé la sérénité et le bonheur au bout d'un chemin de combat. 
Récompensé par le César du meilleur documentaire 2013, Les Invisibles est d'abord un beau film sur l'amour qui séduira un large public, bien au-delà de son propos militant.



Sébastien Lifshitz vient de réaliser un nouveau documentaire très remarqué « Bambi », portait d'un transsexuel au parcours hors normes.



Chantal, médiathèque

France Télévision Distribution,
2010
Potiche / film de François Ozon

Attention, une Potiche peut en cacher une autre !

Footing matinal en forêt avec les bigoudis dressés sur la tête, carnet de note pour écrire son journal sur le vif, voici Suzanne Pujol, fille et épouse d'industriel, bourgeoise au foyer, parfaite potiche de son  mari volage et macho.
Potiche! Un sobriquet que lui attribue crânement sa fille.
Une attaque cardiaque oblige M. Pujol à laisser son épouse diriger l'entreprise pendant quelques temps. Commence alors une nouvelle ère durant laquelle Mme Pujol, sortie de l'emprise tyrannique de son mari, va montrer à tous que n'est pas potiche qui l'on croit!

Une comédie hilarante, qui en plus du cocasse du scénario, nous offre un retour saisissant dans l'ambiance des années 1970 : tenues vestimentaires, coupes de cheveux, décoration allant jusqu'au téléphone à cadran habillé de velours... une merveille pour les yeux, un régal pour l'esprit!
Avec une Catherine Deneuve comme on ne l'a jamais vue.

DVD disponible à l'Espace Musique et Image de la médiathèque.

Anne, Médiathèque

France Télévisions distribution
2012
Terraferma / Emanuele Crialese

Une île au large de la Sicile. L'activité traditionnelle de pêche décline au profit de celle du tourisme.
Ernesto et son petit-fils Filippo continuent néanmoins leurs sorties en mer.
De nombreux émigrés africains qui tentent de gagner l'Europe échouent régulièrement sur les plages de l'île. 
Au cours de l'une de leurs expéditions de pêche, le grand-père et son petit-fils recueillent et cachent une femme enceinte et son fils alors que la loi interdit d'aider les clandestins.
Ce film interroge : doit-on obéir à la loi au risque des représailles ou ne pas la respecter pour préserver la solidarité et l'humanisme ? Les personnages sont pris dans ce dilemne et leurs attitudes, relations, non-dits sont magnifiquement mis en scène. Il illustre aussi le choc de deux mondes, celui des touristes fortunés et des immigrés qui n'ont plus rien à perdre.
En effet, à quelques mètres de la plage de Lampedusa qui vient d'être élue plus belle plage du monde par les internautes se trouve le plus grand centre d'accueil d'Europe de réfugiés.
Immigrés et touristes se retrouvent parfois sur la plage.
Près de 2 000 réfugiés se seraient noyés depuis 2011 en tentant d'arriver à Lampedusa.

Framboiz, Médiathèque

Universal Pictures Vidéo, 2012
Ted / Seth MacFarlane

Very bad toy

A 8 ans, John Bennet est un enfant solitaire qui va voir son vœu exaucé : Ted, son ours en peluche, devient un être animé doué de parole, il sera son meilleur ami pour la vie. Trente ans plus tard, les 2 compères sont toujours inséparables. Ils passent leurs soirées vautrés sur le canapé à regarder des émissions télé débiles, à boire des bières et fumer des joints tout en évoquant les exploits de leur héros préféré... Flash Gordon...
L'omniprésence de Ted commence à peser sur la relation de couple de John et ce dernier est sommé par sa petite amie Lori de grandir un peu... et de virer Ted de l'appartement !

Sur cette trame classique du difficile passage du mâle trentenaire à l'âge adulte, le réalisateur Seth MacFarlane signe une comédie hilarante dans la lignée de Judd Apatow. L'humour est potache, parfois même franchement régressif : gags à gogos, débit mitraillette, les vannes et les situations burlesques s'enchaînent à un rythme d'enfer. Ted (doublé par Joey Starr) est irrésistible en ours serial noceur et obsédé sexuel, et Mark Wahlberg impeccable en ado attardé incapable de se séparer de son alter ego en peluche.
Un duo au poil pour une histoire de doudou et d'amitié politiquement incorrecte...

Chantal, Médiathèque



Grizzly Man / Werner Herzog

Seven Sept, 2005
« Les ours comme unique raison de vivre »

Chaque été, pendant 13 ans, Timothy Treadwell, est venu en Alaska réaliser sa passion : filmer les grizzlys, « devenir leur ami » et les protéger.
Il a pour seule compagne sa caméra. Grâce à elle, il s'en approche très près, explore la nature et scrute son être le plus profond, ses démons et ses extases.

Fuyant l'alcool et la drogue, il plonge à corps perdu dans ce combat pour réhabiliter les ours auprès de l'opinion américaine.
Il veut le beau, l'harmonie, l'amour, la reconnaissance. C'est un grand enfant que le danger excite. Il repousse les frontières jusqu'à vivre là où aucun homme ne serait capable de rester en vie.
Est-il invincible?

Werner Herzog a construit ce documentaire sur une alternance entre images d'ours, monologues de Timothy Treadwell et interviews de ses proches.

Ce film va au-delà de la magnificence des paysages et des animaux. Il interroge sur la personnalité de cet écologiste contesté et le bien-fondé d'une telle obsession.

Aude, Médiathèque




Arte édition, 2012
« Au bonheur des dames : l'invention du grand magasin » / de Christine Le Goff

« J'achète donc je suis »

Aristide, fils de chapelier, va suivre la voie toute tracée qui lui est destinée : celle de commerçant.
Il commence comme simple commis dans la boutique paternelle, part à la capitale en s'associant à un marchant d'étoffes ambulant, devient vendeur au Petit Saint Thomas et se marie.
Malheureusement la Révolution de 1848 le laisse sans travail.
A l'image de Napoléon III qui a compris qu'il fallait changer les conditions de vie des Parisiens, Aristide Boucicaut va faire de même pour les Parisiennes.
Il ouvre un magasin de nouveautés « Le bon marché » où les femmes peuvent acheter dans un même lieu robes, gants, draps, à des prix fixés et affichés. Elles peuvent entrer librement, sans obligation d'achat, flâner, toucher la marchandise. Une vraie révolution comme celle des prix. Boucicaut a compris que s'il vendait moins cher, il vendrait plus!
La société de consommation est lancée et la cliente devient reine.

Docu-fiction étonnant où l'on découvre un homme qui ne cesse d'innover et qui a tout compris des mécanismes du marketing. Parcours qui donne aussi à voir les changements sociaux (émancipation des femmes), économiques (mécanisation de la production) et urbains (travaux haussmanniens) de cette époque. L'imbrication de tous ces facteurs livre un récit passionnant, où se mêlent archives et reconstitutions historiques.


Aude, Médiathèque



Metropolitan Filmexport,
2010
Une éducation / un film de Lone Scherfig

"Le choix de Jenny"  

Londres en 1961. Jenny, élève modèle de 16 ans qui rêve d'intégrer Oxford, grandit au sein d'une famille austère et engoncée. Quand elle rencontre David, un homme deux fois plus âgé qu'elle, le monde fascinant et libératoire des années 60 s'ouvre à elle. Ce grand séducteur va remettre en cause son destin tout tracé et bousculer les certitudes de toute la famille. Mais qui est vraiment David et quels choix de vie s'offrent désormais à Jenny ?
Un film sur un monde qui change, la perte de l'innocence et le difficile passage à l'âge adulte, porté par la présence lumineuse de Carey Mulligan dans le rôle de Jenny.

Thierry B., Médiathèque


Sony Pictures Home
Entertainment, 2008
Breaking bad / (série télé)  deVince Gilligan, Adam Bernstein, Jim McKay 

"La série qui rend accro"

A 50 ans, Walter White, brillant professeur de chimie, apprend qu'il est atteint d'un cancer du poumon à un stade avancé. Afin de pouvoir faire face à ses frais médicaux exorbitants et mettre sa famille à l'abri du besoin, il décide d'utiliser ses compétences de chimiste pour fabriquer et vendre une drogue d'une pureté inégalée.
Créée en 2008 par V. Gilligan, la série télé Breaking bad tranche par sa qualité d'écriture et de réalisation et une construction originale qui échappe aux canevas routiniers et au rythme frénétique de nombreuses autres séries US.
Tenu en haleine tout au long des 5 saisons, le spectateur suit avec fascination le parcours d'un américain moyen qui se métamorphose peu à peu en caïd de la drogue et en tueur. Breaking bad doit beaucoup à l'acteur principal, Bryan Cranston, qui campe dans toute sa complexité et ses contradictions le personnage de Walter, acculé par ses mensonges à s'enfoncer toujours plus loin dans le crime. Malgré la noirceur de l'histoire, on rit beaucoup car le ton est souvent loufoque et décalé.
Cette série addictive livre aussi en filigrane un portrait sans concessions d'une Amérique en crise, en proie à toutes les désillusions.

Chantal, Médiathèque



Réunion musées nationaux,
2011
Les forteresses de l'art / film réalisé par Marianne Lamour

« L'art confisqué »

Organiser aujourd'hui une exposition demande des prouesses financières, technologiques et sécuritaires. L'art est devenu une valeur refuge et son marché croit de 20% par an.
Être accrédité pour assister au décrochage d'une exposition n'est pas une chose facile.
Marianne Lamour filme celui de l'exposition Redon à Montpellier. Chaque tableau y est emballé dans une caisse sur mesure, qui a nécessité 7 heures de travail. Un pastel, acheté par un particulier, s'en va pour le Japon après avoir été examiné par des experts.
Elle promène aussi sa caméra au port franc de Genève, le plus grand musée du monde d'où les œuvres ne sortent jamais mais s'échangent.
Elle éblouit avec le projet Louvre Abou Dabi, posé sur l'eau et jouant d'ombre et de lumière.
Elle filme comme dans un polar les grilles qui s'ouvrent, les détecteurs de métaux, les codes secrets, les couloirs en sous-sol et parle de ce camion qui roule en Russie, entouré de policiers armés et survolé par un hélicoptère.
Marianne Lamour pose aussi les questions qui dérangent :
  • Jusqu'à quand pourra t' on continuer à faire circuler des œuvres?
  • La solution n'est-elle pas dans les musées virtuels?
Mais alors qu'adviendra t' il de l'histoire sensorielle qu'éprouve le visiteur face à une œuvre?
Passionnant documentaire dont la conclusion est «Allez voir les expositions tant qu'il y en a encore»!

Aude, Médiathèque

Découvrez Odilon Redon, peintre symboliste de la fin du 19è siècle : 

Partez à la découverte d’œuvres que vous ne verrez plus! :
  • « Le musée impossible : les œuvres d'art qu'on ne peut plus voir » / Céline Dalavaux. livre paru à La renaissance du livre (2012)



Arte Vidéo, cop. 2012
Les Acacias/ film réalisé par Pablo Giorgelli

"Un bébé dans le camion"

Ruben, routier quitte le Paraguay avec un chargement de bois, destination l'Argentine, 1500 km. De mauvaise grâce, il a accepté de prendre comme passagères Jacinta et son bébé, une petite fille.
Au début, beaucoup de gêne, quelques regards, le minimum de paroles échangées, seuls bruits le moteur du camion et de la boîte de vitesse. Lentement, grâce à la petite fille, ses sourires, ses pleurs, la communication va s'établir entre ces deux adultes marqués par la vie.
A part quelques arrêts (frontière, café) le film se déroule entièrement dans la cabine du camion et les visages des personnages révèlent leur mal être, leurs difficultés, leurs espoirs aussi.
Tout n'est pas dévoilé dans ce film mais on est ému par ces deux êtres qui s'apprivoisent au cours de cette lente traversée du pays.
L'argentin Pablo Giorgelli, avec ce premier film de fiction a reçu la Caméra d'or du festival de Cannes 2011.
Framboiz, Médiathèque




France Télévisions
Distribution; 2012
 La terre outragée / film réalisé par Michale Boganim

Une barque avance doucement sur le lac. A son bord, Anya et son amoureux. Ils vont se marier. Sur la berge, Alexeï, ingénieur, et son fils. Ils viennent de planter un petit pommier et regardent voler des cigognes. Passent des employés de la Centrale toute proche ; ils échangent sur leur travail.
Le jour du mariage arrive ; il pleut. Mais peu importe. Pourtant pendant que la fête bat son plein, des poissons meurent, le pommier se rabougrit. Une tension diffuse monte, l'averse se transforme en déluge. Le marié est soudain réquisitionné pour éteindre un feu ; Alexeï est appelé. Il y a urgence, une catastrophe de est arrivée. Quelques jours plus tard, la population est évacuée.

Michale Boganim, la réalisatrice, dresse d'abord un tableau idyllique de la vie à Pripiat, ville modèle, construite avec la Centrale. Ses habitants en sont fiers. Mais l'explosion fait place à l'incompréhension. Les valeurs s'effondrent. L'éden devient un no-man's land ; l' homme est chassé du paradis.

Ce film est à plusieurs points de vue remarquable :
c'est la première fois qu'une fiction est tournée à Tchernobyl, il montre l'invisible, c'est à dire la radioactivité, l'attachement à sa terre natale, la disparition brutale d'une ville, la douleur de l'exil -autant intérieur que géographique- et révèle l'actrice Olga Kurylenko, immense star en Ukraine.
Aude, Médiathèque



France Télévisions Distribution, 2011
Sport de fille  / un film réalisé par Patricia Mazuy

« N'avoir pour horizon que la passion du cheval !»

Gracieuse, jeune femme au tempérament bien trempé, ne s'en laisse pas conter.
Cette cavalière et compétitrice dans l'âme, après s'être vue dépossédée du cheval d'obstacle promis, claque la porte.
Elle redémarre à zéro et se fait embaucher comme palefrenière dans une haras de dressage.
Avec pour seul objectif : avoir un cheval qu'elle mènera au sommet !
S'engage alors un combat entre rivalité, jalousie, talent, séduction, intérêt financiers, amour.

Patricia Mazuy, la réalisatrice, sait mener l'action dans son film à travers des interprètes haut en couleurs, tel Marina Hands, Bruno Ganz et Josiane Balasko.
Elle tente une approche du monde très codifié et peu démocratique des championnats équestres.
Un galop vers l'utopie orchestré par les riffs rageurs de John Cale.

Aude, Médiathèque


Epicentre,Films, 2009
Le dernier été de la Boyita/ film réalisé par Julia Solomonoff

Cet été Jorgelina, 9-10 ans, n'ira pas en vacances au bord la mer avec sa mère et sa sœur adolescente envahissante, elle ira chez son père à la campagne.
Elle retrouve Mario, jeune garçon qui,cette année, aide ses parents à la ferme et prépare la course de chevaux du village. Sa rencontre avec l'univers rude du monde paysan se fait à travers Mario, dur au travail mais poète avec ses sculptures d'animaux en bois de branche.
Mais l'innocence de l'enfance est bousculée par la réalité de la vie et quand un mystère sera découvert puis révélé Jorge gardera toute la fraîcheur et la délicatesse de son regard et ne remettra pas en cause sa complicité avec son jeune compagnon .
Ce film aborde un sujet difficile sur l'identité sexuelle dans le monde rural de l'Argentine des années 1970. Mais la grâce de la réalisation, les images qui nous rappelle les étés chauds à la campagne et la pudeur des dialogues donnent toute la force à cette évocation.
Le regard intime et plein de respect de la réalisatrice argentine Julia Solomonof nous offre un moment rare.

Perrine, Médiathèque



La 317ème section / film réalisé par Pierre Schoendoerffer 
 

1954 : la guerre d'Indochine touche à sa fin. Composée de 4 français et de soldats recrutés parmi la population locale, la 317ème section reçoit l'ordre de se replier et de rallier un poste militaire plus au sud. Commence alors une interminable marche dans la jungle oppressante. Traqués, épuisés, les soldats tentent d'échapper aux embuscades meurtrières d'un ennemi invisible. Dans cette débâcle, une relation fraternelle va se nouer entre le jeune sous-lieutenant Torrens (Jacques Perrin), tout juste sorti de St-Cyr, et le sergent baroudeur Willsdorf (Bruno Crémer).
Le film est né du parcours personnel du réalisateur, Pierre Schoendoerffer, récemment disparu. Cinéaste aux armées pendant la guerre d'Indochine, il est fait prisonnier à Dien Bien Phu et restera à jamais marqué par cette expérience.
Réalisé avec une grande sobriété, sans scènes spectaculaires destinées à « accrocher » le spectateur, le film est un témoignage quasi documentaire sur le quotidien des combattants, dans leur grandeur et leur misère. On est saisi par la beauté des images en noir et blanc, les dialogues ramenés à l'essentiel, et surtout par la force d'authenticité qui se dégage du récit.
Primé au festival de Cannes de 1965, La 317ème section reste un film toujours aussi marquant aujourd'hui. A découvrir ou à revoir.
Chantal, Médiathèque

WildSide Video, 2011
Drive / film réalisé par Nicolas Winding Refn



Driver, est un type solitaire, un peu mystérieux, avare en parole comme en sourire.
Il est garagiste et cascadeur le jour. La nuit, il conduit ; vite. Il travaille dans l'ombre, chauffeur pour la pègre. Dès qu'il a un volant entre les mains, ses pouvoirs sont décuplés.
Elle, c'est Irène, sa voisine. Elle vit seule avec son fils. Son mari est en prison.
Entre les deux, rien est dit, rien est fait mais il se passe quelque chose. Quelques regards, pas de paroles, de l'émotion : une histoire d'amour qui débute.
C'est comme un conte de fées mais dans un univers de truands.
Quand Standard, le mari d'Irène, sort de prison, il est très vite rattrapé par la mafia.
Pour protéger la femme qu'il aime, Driver va devoir s'impliquer.
Nicolas Winding Refn réalise un western moderne : un gars, une fille, des voitures, des flingues et des ennuis...
C'est beau, c'est violent. Des images en clair-obscur, une musique parfois entêtante qui se substitue aux paroles, des ralentis qui accentuent les moments de tension.
C'est rapide, sauvage comme un rêve éveillé qui se mue en cauchemar.

Aude, Médiathèque


Michel Petrucciani / film réalisé par Michael Radford

Montparnasse, 2012
Tempo rapide

Le film de Michel Radford retrace, à l'aide d'images d'archives et de témoignages de ses proches, le fulgurant parcours de Michel Petrucciani, immense pianiste de 1 mètre.
Handicapé par la maladie des os de verre qui fragilise dramatiquement son corps, Michel découvre dès l'enfance un anti douleur inespéré qui va lui permettre de vivre intensément : la musique ! Tout va très vite pour cet esprit brillant, plein d'humour et au talent exceptionnel. A onze ans, il joue déjà comme un vieux bluesman. A 17 ans, il quitte Montélimar pour la Californie. Sa vie s'emballe alors pour son plus grand bonheur. Il joue avec les plus grands jazzmen et les tournées mais aussi les excès s'enchaînent. Ses mains fragiles et légères à l'origine d'un son exceptionnel, quittent parfois le clavier pour s'évader vers son autre passion : les femmes. Elles témoignent ici tour à tour, toujours émues, souvent blessées.
Ses proches racontent le bonheur qu'ils épouvaient autrefois à porter Michel lors de ses déplacements. Treize ans après sa mort, dans une dernière facétie, l'artiste emporte aujourd'hui à son tour le spectateur pour son plus grand plaisir.

Thierry, Médiathèque

Pathé, 2011
Pater / film réalisé par Alain Cavalier

Objet cinématographique non identifié

Pendant un an, le cinéaste Alain Cavalier et l'acteur Vincent Lindon se sont vus, se sont filmés au gré d'une fiction qu'ils inventaient au jour le jour, dans laquelle ils ont « joué » à être Président de la République et Premier Ministre. Pater raconte aussi l'histoire d'un film en train de se faire, le travail d'un réalisateur avec son acteur principal. Le spectateur est happé par l'alternance de scènes très diverses où les dialogues sont tantôt improvisés, tantôt écrits, où les évènements sont parfois rééls, parfois fictifs, où les acteurs n'en sont pas toujours. On est souvent dérouté : est-on dans la vraie vie ou au cinéma ? Mais on reste fasciné de bout en bout par ce film troublant, ludique et inventif, bouillonnant de vie.

Chantal, Médiathèque


2006
Rivers and tides : Andy Goldworthy et l’œuvre du temps / Documentaire de  Thomas Riedelsheimer,

Quelques morceaux de glace collés de part et d'autre d'un rocher, magnifiés par le soleil levant ;
des pierres empilées jusqu'à former un œuf immense sur une plage déserte ;
des feuilles assemblées les unes aux autres formant un long serpent coloré dérivant au fil de l'eau ;
et bien d'autres créations encore nées des mains et de l'imaginaire d' Andy Goldworthy.

Cet artiste, principal représentant du Land Art, donne à voir ces sculptures éphémères qu'il offre à la nature et immortalise par la photographie. « La véritable œuvre est le changement »
Par son approche fusionnelle des éléments, sa quête perpétuelle et son incessant travail, cet amoureux de la lande écossaise, révèle la beauté « de ce qui avait toujours été là et qu'on ne voyait pas ». Si la nature n'a pas besoin de lui pour vivre, lui a besoin d'elle. Il vit pour ces « moments d'extraordinaire beauté lorsqu'un travail devient vivant »

Dvd à déguster dans une grande quiétude!

Aude, Médiathèque


Studio 37, 2011
Benda Bilili /  Documentaire de Renaud Barret et Florent de la Tullaye

Comment réussir sa vie quand on est pauvre, handicapé et que l'on habite Kinshasa ?
Les musiciens de rues du Staff Benda Bilili, pour la plupart atteints de poliomyélite dans leur jeunesse, le dévoilent au jour le jour dans ce film documentaire optimiste et sans misérabilisme. Sur des grooves de rumba ou de reggae, entourés d'un public d'enfants vagabonds, ils déambulent sur de splendides fauteuils roulants customisés avec en tête un projet fou : quitter leur quartier du zoo de Kinshasa pour entamer une tournée musicale sur les plus grandes scènes du monde.
Au fil de ce périple, vous vous surprendrez à apprécier un instrument qui sonne faux (le fameux satongué de Roger) et découvrirez même de nouveaux usages pour recycler vos boîtes de conserve, fauteuils de jardin en plastique ou vieilles "mobylettes"...  Bon voyage !

Thierry, Médiathèque


M6 vidéo, 2009
Le Bal des actrices / film réalisé par Maïwenn

Faux documentaire ou vraie fiction?
Est-ce que Karin Viard trouve vraiment la France trop petite pour son talent? Et Mélanie Doutey, est-elle vraiment partie en Inde pour adopter un enfant afin de donner un sens à sa vie ? Ce sont en tout cas des situations bien réelles dans « Le Bal des actrices », faux documentaire dans lequel Maïwenn incarne une réalisatrice préparant un (vrai) documentaire sur les actrices.
Pin up, Diva, has been, toutes se révèlent, pour notre plus grand plaisir, sous un jour pas toujours flatteur. Julie Depardieu, Karin Viard, Marina Foïs et de nombreuses autres actrices les interprètent avec autodérision et en n'hésitant pas à se mettre en danger pour ces rôles taillés sur mesure. Maïwenn ne les épargne pas, mais elle le fait avec bienveillance et tendresse. Et elle ne s'épargne pas non plus dans ce rôle de réalisatrice qui se prend pour la nouvelle Sofia Coppola.
Côté musique, des chansons-clips que l'on doit entre autre à Joey Starr, Benjamin Biolay, et Marc Lavoine apportent au film fantaisie et profondeur en révélant l'inconscient de chaque actrice, ses défauts et sa fragilité.
Le résultat est jubilatoire mais aussi troublant : on ne sait en effet plus trop ou s'arrête la fiction et ou commence la réalité ...

Pauline, Médiathèque


Warner Home Video, 2010
Bored to death / Série de Jonathan Ames

Jonathan Ames est un écrivain raté qui boit, fume de la marijuana et a une coupe de cheveux improbable. Pour relancer son inspiration et parce qu'il « s'ennuie à mourir » (comme l'indique le titre de la série, «bored to death »), il s'autoproclame détective privé, à l'image des héros de Raymond Chandler, auteur de romans policiers. Il passe une annonce sur internet et contre toute attente, les réponses ne se font pas attendre ...
Après un démarrage un peu mou, les situations absurdes et les dialogues souvent drôles nous entraînent dans des affaires toutes plus cocasses les unes que les autres : infidélité, disparition .. rien n'effraye Jonathan Ames!
Jason Schwartzman, qu'on a déjà croisé à de maintes reprises notamment dans Marie-Antoinette et dans A bord du Darjeeling Limited, incarne à merveille cet anti-héros new-yorkais. Ted Danson et Zach Galifianakis sont impeccables dans les rôles respectifs de l'éditeur et du meilleur ami. La réussite de la série doit beaucoup à ces seconds rôles et à la complicité des trois acteurs!
Pauline, Médiathèque

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