Rechercher dans ce blog

lundi 24 février 2014

Calcutta / Shumona Sinha [roman]


Ed. de l'Olivier, 2014
Retour à Calcutta par une écrivaine bengalie de langue française.

Invitée de la Fête du Livre de Bron en Février 2014, Shumona SINHA nous entraîne dans le pays de son enfance où elle retourne à l’occasion de la mort et de l’incinération de son père.
Plongée dans le Bengale des années 70 avec les yeux de l’enfance, retour sur une histoire marquée par les violences politiques et sur une famille écartelée entre un père activiste marxiste et une mère mélancolique.
Ce roman est construit comme un puzzle mémoriel où se mêlent les années d’enfance, le roman familial et l’histoire du Bengale occidental. Il nous fait sentir cette ville de Calcutta, les lieux et objets de l’enfance de la narratrice en y retrouvant le souvenir de la couette rouge où le père cachait un revolver, celui du flacon d’hibiscus dont on massait le crane de la mère et des odeurs du curcuma, des épices.
Shumona Sinha qui se dit dans une « parade amoureuse »avec la langue française et vient de la poésie, a dans ce roman une écriture viscérale, charnelle et poétique qui colle à ce Calcutta où s’entremêlent les « cendres du passé » et les « fatras du rêve ».

Christian, Cafés Littéraires de Montélimar.

mercredi 19 février 2014

L'auto stoppeur / Anthony Horowitz [roman ado]

auto_stoppeur.gif
Hachette, 2008
9 nouvelles noires pour nuits blanches

Ce sont des sortes d'enquêtes policières, mais à chaque fois, il est impossible de trouver des preuves sur ceux qui ont commis les crimes.
Surtout, on reste dans le doute car il n'y a pas d’explication logique. C'est irréaliste en fait. Même si c'est toujours évident, car on finit par connaître le coupable, on ne peut jamais être tout à fait sûr... ça provoque en nous un sentiment de peur, de stress, d'inquiétude, de doute.
Tout ce qu'on a pu penser au cours de la lecture est finalement changé.


Ça m'a beaucoup plu car ça m'a bien fait stresser. La part d'horreur et de doute aussi. C'est incroyable, hors du commun. Quand même il faut aimer se faire peur.


Ilias 5°, collège Europa

mercredi 12 février 2014

Les Beaux jours / Marion Vernoux [DVD]

France Télévision Distribution, 2013
Bain de jouvence

Caroline a 60 ans. Fraîchement retraitée, elle ne sait que faire de son temps libre. Ses filles lui offrent un abonnement au club « Les beaux jours » qui propose des cours et des ateliers pour les seniors. Elle y fait la connaissance de Julien, un prof d'informatique à peine quadra. Rapidement, ils deviennent amants.

Avec un tel sujet, on pouvait s'attendre au pire, genre mauvais téléfilm. Mais la réalisatrice Marion Vernoux évite les clichés et la psychologie de bazar.
Caroline n'a rien d'une « cougar » , elle n'est pas malheureuse et elle aime son mari. Et si Julien est un séducteur, il n'est pas spécialement porté sur les femmes mûres.
La réalisatrice s'attache avant tout à filmer le quotidien de cette liaison. Dans une succession de séquences très justes, elle suggère le désir, la complicité, l'attachement réciproque et inattendu entre les deux amants. Cette parenthèse amoureuse donne des ailes à Caroline. Soudain, le temps qui passe, la peur de la vieillesse, de la mort, tout cela n'existe plus. Seules comptent l'insouciance et la liberté du moment présent.
Le charme du film doit beaucoup à ses 2 interprètes, Fanny Ardant et Laurent Laffite. L'alchimie fonctionne parfaitement dans ce duo que tout oppose en apparence. Patrick Chesnais complète la distribution, parfait en mari trompé attachant.

En adaptant le roman de Fanny Chesnel Une jeune fille aux cheveux blancs, Marion Vernoux signe une comédie revigorante à l'image de la dernière scène du film où les seniors du club prennent un bain de mer hivernal dans l'eau glacée.

Chantal, Médiathèque

mardi 11 février 2014

Jonah : les sentinelles / Taï-Marc Le Thanh [roman ado]

Didier Jeunesse
Jonah n'a pas de mains.
Il vit dans un orphelinat entouré de ses amis et pour tous, c'est un rayon de soleil car depuis qu'il est arrivé l'orphelinat a changé. C'est comme une comédie musicale. 
Alors quand un homme se faisant passer pour son père arrive et qu'il l'emmène, tout le monde est désemparé. Surtout que l'homme appartient en fait à une mystérieuse secte. Comment Jonah va-t-il s'en sortir ? Comment ses amis vont-ils le retrouver ?

Ce livre est original et bizarre, d'où son intérêt. 

La nature de Jonah est extraordinaire et unique. On retrouve des éléments de livres fantastiques ou de contes mais ce livre reste spécial. Le héros a un ton particulier qui le rend tout à fait crédible. On peut croire au début que c'est dans le passé, mais certaines technologie nous font comprendre qu'on est à notre époque. Du coup l'ambiance du livre est intemporelle. A la fin, l'aventure est finie mais on sens déjà la suite, parce que des parties de son corps ne lui obéissent plus... 
On attend le deuxième tome avec impatience!

Iona 4è, collège Europa

jeudi 6 février 2014

Un jour par la forêt / Marie Sizun

Arléa, 2013
École buissonnière

Bonne élève à l'école primaire, Sabine, onze ans ne sent pas à sa place au lycée.
Son père est parti et elle a honte de sa mère qui fait des ménages pour vivre. Elles habitent de l'autre côté du périph'. Sabine a peu d'amis, se heurte souvent avec sa professeur de français qui demande un rendez-vous avec sa mère afin de la changer d'orientation
Elle décide de ne plus retourner à l'école et part à la découverte de Paris. Sa rencontre avec un jeune couple anglais va lui révéler d'autres façons de voir les choses et susciter de nouveaux espoirs.

Ce roman illustre la fracture sociale, l'uniformité de l'enseignement, l'échec scolaire qui guette les enfants de milieux défavorisés.
Il est néanmoins résolument optimiste et dit que la culture, la poésie sont accessibles à tous.
Comme dans ses précédents romans, Marie Sizun décrit toute en sensibilité et avec délicatesses des situations quotidiennes et des sentiments intimes.

Framboiz, Médiathèque

mardi 4 février 2014

Cavale / Holly Goldberg Sloan

Gallimard Jeunesse, 2012
Sam
, un jeune homme de 17 ans et son petit frère Riddle, vont de ville en ville avec leur père, violent et méchant, un homme sans cœur qui est toujours en train d'essayer de sortir d'un mauvais pas.
Les garçons essaient de se nourrir comme ils peuvent parce que leur père ne s'occupe pas du tout d'eux.
Un jour, Sam rencontre Emily, alors qu'elle chante dans une église. C'est le coup de foudre.
Mais Sam ne doit pas se faire remarquer, à cause de son père. Ils se cherchent, même si tout les sépare.
Sam est très courageux. Il vit des choses terribles et va sauver la vie de son frère.

J'ai eu beaucoup d'émotion quand ils comprennent qu'ils ne peuvent plus se voir, la force de leur amour impressionne. La famille d'Emily s'attache aux deux frères et tente de les aider. C'est touchant.
J'étais à fond dans l'histoire. Je ne l'ai pas lâchée jusqu’à la fin.

Naourese 3è, collège Europa

samedi 1 février 2014

Le cauchemar pavillonnaire / Jean-Luc Debry

L'Échappée, 2012
«Les zones pavillonnaires, affublées à l'occasion de jolis noms de lotissement, envahissent inexorablement les abords des villes et villages, selon un modèle administratif et économique qui, indifféremment du lieu, se reproduit à l'identique».

Conçu dans un style pamphlétaire, cruel voire féroce, cet essai de Jean-Luc Debry dénonce la vie quotidienne du français moyen, son conformisme ainsi que l'uniformisation de son cadre de vie.

C'est également une analyse socio-géographique énonçant les « non-lieux » où les pavillonnaires se rencontrent et qui sont semblables partout : le lotissement, l'autoroute, les aires de repos, la zone commerciale, la chaîne hôtelière, les rues piétonnes. C'est un paysage interminablement cloné.

Que l'on soit d'accord avec le contenu de cet analyse ( méprisante ? ) ou bien outré par une vision réductrice de ce qu'il est convenu d'appeler la classe moyenne, on ne peut rester sans opinion face aux dénonciations de l'auteur.

Pour illustrer en images le phénomène, un très beau livre de Alex MacLean  "OVER :  visions américaines de l'American way of life : une absurdité écologique" aux éditions Dominique Carré .


Diane, Médiathèque