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jeudi 30 mai 2013

II / Unknown Mortal Orchestra [CD]

Jagjaguwar, 2013
Nostalgiques des années 1960-70, ce jeune trio américain aux origines néo-zélandaises emprunte sans complexe aux savoir-faire d'antan : une guitare acoustique enregistrée comme si on était dans la même pièce avec le crissement des doigts glissant sur les cordes, un effet wah-wah à la Jimi Hendrix sur les guitares électriques, une batterie sauvage et versatile, une basse souple et vrombissante, des cuivres rutilants, des synthétiseurs aux sons cosmiques, un chant filtré, aérien et nonchalant, illustrant à merveille l'insouciance de ces années..
Bref, une nostalgie assumée pour une époque où soufflait un grand vent de liberté !
Au final, imaginez la rencontre entre les mélodies des Beatles ou de Love, le funk de Sly & The Family Stone, le heavy blues-rock de Led Zeppelin, Cream ou Black Sabbath, le tout passé à la sauce psychédélique façon Pink Floyd et vous aurez une idée de la musique des Unknown Mortal Orchestra!

Richard, Médiathèque

Site du groupe : http://unknownmortalorchestra.com/

Où on va, papa? / Jean-Louis Fournier [roman]


Le livre de poche, 2010

L'auto-dérision comme survie 

Jean-Louis Fournier, auteur et narrateur de ce récit, rend hommage à Mathieu et Thomas. Quand il parle de ses deux enfant, il dit d'eux qu'ils ne sont « pas comme les autres ». «Ça laisse planer un doute» ajoute t'il.
C'est un roman qui prend le contre pied du quotidien et raconte un monde à l'envers. C'est le roman de l'absurde, de ce qui aurait du être et n'a pas été.

Jean-Louis Fournier livre de courts fragments de sa vie avec humour et ironie.

Il se fait irrévérencieux pour nous emmener dans sa douleur et sa culpabilité.

Il rit de ses enfants, de lui, pour ne pas pleurer.

Un livre qui nous apprend à rester humble.


Aude, Médiathèque

samedi 18 mai 2013

Le Confident / Hélène Grémillon [roman]

Plon, 2010 - Folio, 2012
Désir d'enfant

Camille, enceinte, vient de perdre sa mère. 
Parmi les lettres de condoléances, un courrier curieux, bientôt suivi par d'autres.
Il relate la vie et les amours d'une certaine Annie sur fond de seconde guerre mondiale. Camille se sent de plus en plus concernée par ce récit qui lui est destiné et attend avec impatience le courrier suivant.
Cette histoire est-elle aussi la sienne ?
Le texte alterne, avec un changement de typographie, le passé raconté dans les lettres et la vie actuelle de Camille. Dans ce roman polyphonique, les révélations s'enchaînent, dévoilant des personnalités complexes.
Ce premier roman d' Hélène Grémillon, évoquant les secrets de famille, le désir de maternité est captivant de bout en bout.

Framboiz, Médiathèque.

jeudi 16 mai 2013

London running / Stom & Bollée [BD]

Casterman, 2012
Elle ne lui laisse pas le temps de s'expliquer, elle le flingue.
S’enchaîne une conversation pas très nette entre deux hommes roulant en 4x4...
L'action bascule ensuite du Kenya à Londres, se poursuit à Liberec en République tchèque et revient à Londres.
Le fil rouge de cette histoire ? Les Jeux Olympiques et plus particulièrement, le marathon.
Les événements eux aussi s'enchaînent.
Après le meurtre, l'enlèvement de la femme et des fils de Miroslav, coureur tchèque au J.O..
Heureusement dans cette histoire, il ya Grégoire, journaliste et Matt Patterson, reporter photographe ; cool, rêveur, dragueur. L'occasion pour lui de réaliser « the photo of the games « !.
Il va la faire mais ce sera plutôt version « bombe à retardement »...

Un récit à rebondissements dans lequel Stom, le dessinateur, passe des cases colorées de l'ambiance festive de Londres à celles plus sombres du dessous des cartes
Quant à Laurent Frédéric Bollée, le scénariste, il questionne les rapports humains, représente l'homme comme un être ambivalent et met à jour des enjeux sociétaux glaçants.

Un clin d’œil avec le DVD de Pierre Mhathiote « 42,195km ou la folie marathon » pour dire que le marathon peut aussi être de la souffrance-bonheur.
Malheureusement l'actualité rattrape la fiction avec les événements récents des attentats de Boston !

Aude, Médiathèque

mercredi 15 mai 2013

Comme une bête / Joy Sorman [roman]

Gallimard, 2012
Végétariens s'abstenir !

Devenu apprenti boucher par hasard, Pim se prend d'une passion dévorante pour son métier.
Son obsession : devenir un artiste, le meilleur boucher du monde.
La viande devient toute sa vie, même s'il y a parfois des filles qui croisent son chemin. Mais elles ne restent pas, effrayées de s'apercevoir qu'il les caresse en comptant leurs côtes premières...
Cette quête effrénée de l'excellence va mener Pim aux portes de la folie. On pense au film de Claude Chabrol Le boucher.
Après Gros œuvre dans lequel elle explorait l'univers du bâtiment, Joy Sorman s'installe avec son nouveau roman dans celui de la boucherie dont elle s'approprie le langage avec virtuosité, jusque dans les moindres détails anatomiques. Le lecteur devient au fil des pages un expert des techniques de désossage ou encore de la texture délicate des ris de veau.
Avec ce texte de chair et de sang, l'auteur nous offre une plongée fascinante dans les fantasmes et obsessions de son héros, mais elle livre aussi une photographie très instructive de la filière de la viande, de l'élevage jusqu'à l'étal du boucher en passant par l'abattoir, ainsi qu'une réflexion sur le rapport paradoxal que nous entretenons avec les animaux que nous consommons.

Suggestions de lectures complémentaires :
  • Faut-il manger les animaux ? / Jonathan Safran Foer (2011)
  • No steak / Aymeric Caron (2013)
Chantal, Médiathèque

mardi 14 mai 2013

Ahuc, poèmes stratégiques 1985-2012 / Serge Pey

Serge Pey
Serge Pey est poète, diseur et marcheur. 
On oublie pas une lecture de Serge Pey accompagné de ses bâtons et de ses rituels. Ses poèmes sont proches de l’oracle, de la magie tout en s’inscrivant dans le quotidien,  le métaphysique et la lutte .Depuis trente ans il mêle l’écriture poétique et l’action, la performance et le visuel .
Avec lui, « la poésie tape du pied » comme l’écrit André Velter et devient un envoutement quasi-chamanique. Ce livre refait le parcours d’un poète qui empoigne le monde, son chaos, ses émerveillements et ses renaissances. Il propose en complément un dvd de certaines de ses lectures /interventions.

Christian Liotard, Cafés Littéraires

samedi 11 mai 2013

Palacinche, histoire d'une exilée / Caterina Sansone, Alessandro Tota [BD]

Olivius, 2012
Palacinche, en italien ou palacinke, en croate c'est une crêpe fumante pliée en 3 et fourrée de confiture. C'est ce dessert, seul souvenir, que retrouvent avec bonheur Caterina et son copain Alessandro au terme de leur voyage sur les traces d'Elena (mère de Caterina). 
Celle-ci est née en 1942 à Fiume, ville austro-hongroise devenue italienne. Après la seconde guerre mondiale ce lieu stratégique devient yougoslave et prend le nom de Rijeka. Ses habitants italiens la quittent et s'exilent en Italie, vivant de nombreuses années dans des camps de réfugiés.
Caterina et Alessandro, munis des récits d'Elena, des photos de famille et d'un Rolleiflex, refont le voyage à l'envers, essaient de retrouver les lieux parcourus, habités par la famille en exil. Le temps a passé...l' Histoire avec un grand H a influé sur de nombreux destins individuels. Comment retrouver ses racines, cerner son identité ?

Ce roman graphique est la fois un récit en bande dessinées du voyage, un reportage photographique composé de photos anciennes et actuelles, de reproductions de documents. Le noir et blanc et la couleur permettent de situer photos ou récits dans le temps. Il est édité par Olivius, une association des éditions de l'Olivier et des éditions Cornélius.

Framboiz, Médiathèque

Wild / Cheryl Stryed [roman]

Arthaud, 2013
Wild est le récit touchant et passionnant d’une jeune femme en quête de soi.
Presque sur un coup de tête et sans aucune préparation physique, elle décide de partir seule « affronter » le chemin des crêtes du Pacifique, long de 1700km. Mais pendant plusieurs semaines, c’est surtout elle-même qu’elle va affronter, elle et les égarements qui ont suivi le décès de sa mère.
Cheryl Strayed construit ce captivant récit avec finesse, en l’émaillant des moments importants de son existence, ceux-là même qui l’ont conduit à partir sac au dos. C’est ainsi qu’elle égrène ses souvenirs, déroulant le fil d’une vie parfois poignante.
Bien sûr, elle s’attache aussi à la beauté et à la rudesse des paysages qu’elle traverse, elle décrit ses souffrances physiques dues aux chaussures trop petites ou au sac bien trop lourd.
Elle nous parle des ses rencontres, de tous ces gens avec qui elle a partagé des moments chaleureux, brefs, intenses, quelquefois bizarres mais rarement inquiétants.
Tout cela donne un très beau témoignage, conclut par la promesse d’une nouvelle vie au bout du chemin.

Cécile, Librairie Chapitre

jeudi 2 mai 2013

Massalia blues / Minna Sif [roman]

Alma, 2013
Écrivain public auprès des Chibanis du quartier de la Porte d’Aix à Marseille, la narratrice s’attache à Brahim, clochard et conteur qui parcourt le tohu bohu de la ville avec son caddie. 
Elle retrace le cours de sa vie dans un récit picaresque et haut en couleurs qui nous entraine du Maroc berbère des « femmes hardies, bavardes et moqueuses» de sa jeunesse au Marseille de la cour des miracles où se côtoient étrangers, sans-papiers, prostituées, voleurs et marginaux en tous genres.
Ce roman sonne comme un rap ou un blues de style «  méchamment berbère» pour reprendre le titre du premier livre de Minna Sif. Il est porté par une rage écrite dans la langue de Rabelais par une jeune marseillaise impliquée dans des ateliers d’écriture et les enjeux de Marseille Capitale Européenne de la Culture.
Minna Sif, issue d’une famille berbère marocaine, a grandi en Corse et à Marseille. Elle a retracé cette enfance dans « Méchamment berbère » publié en 1997 chez Ramsay et repris en J’ai lu.

Christian, Cafés littéraires de Montélimar

Dans la mer il y a des crocodiles / Fabio GEDA [vécu]

Liana Levi, 2011
Comment ne pas être à la fois bouleversé et plein d’espoir en lisant ce récit de Fabio GEDA, tiré de l’histoire d’ Enaiatollah Akbari , jeune afghan « d’à peu près 11ans ». Enaiat fait partie de l’ethnie des Hazarats, à la fois haïe des Patchounes et des Talibans. Par conséquent sa seule chance de survie est de fuir vers l’Europe.
Sa mère l’a bien compris et, par un acte d’amour exemplaire, l’emmène et l’abandonne au Pakistan, non sans lui avoir recommandé de toujours désirer quelque chose, de tout son être.
Guidé par Enaiat, Fabio Geda nous emmène d’Afghanistan au Pakistan, puis en Iran, en Turquie et en Grèce, quelquefois dans des bus de ligne, mais aussi dans un double fond de camion ou sur un canot pneumatique pour arriver enfin en Italie.
Commence alors un périple fait de petits boulots pour survivre, de vie dans des logements de fortune où règnent la promiscuité et la crasse, et de départs permanents pour fuir le danger. Ce que raconte Enaiat est insoutenable, mais il le fait avec une telle candeur, avec la fraîcheur de l’enfance et une telle envie de vivre, d’apprendre et de gagner, que ce long voyage de cinq années nous apparaît bientôt comme un jeu. 
De ce jeu, le petit  Enaiat va sortir vainqueur, à force de volonté et d’y croire, mais aussi grâce aux personnes qu’il va rencontrer sur sa route. Il a eu de la chance et a réussi à s’en emparer, nous prouvant ainsi que tout est possible.
A rapprocher de « Va Vis et Deviens », le film de Radu Mihaileanu. Disponible en DVD à la médiathèque.
Blandine, Bibliothèque Orange